AFRIQUE
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Le Maroc secoué par des manifestations de jeunes, pour des meilleurs services sociaux
Au quatrième jour des manifestations des jeunes marocains pour des meilleurs services sociaux et contre les priorités du gouvernement, des heurts ont eu lieu avec la police.
Le Maroc secoué par des manifestations de jeunes, pour des meilleurs services sociaux
Les forces de sécurité empêchent une manifestation exigeant des réformes dans l'éducation et la santé à Rabat / Reuters
1 octobre 2025

Des heurts ont éclaté mardi soir entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs villes du Maroc à la suite de l'appel à protester d'un collectif appelé GenZ 212 réclamant des réformes des secteurs publics de la santé et de l’éducatif, selon des médias locaux. 

A Inzegane, dans la banlieue d'Agadir (sud), des personnes parfois cagoulées ont jeté des pierres sur les forces de l'ordre et incendié barrières, bennes à ordures et abords d'un centre commercial, d'après des vidéos relayées par des médias locaux, que l'AFP n'a pas pu authentifier. 

Des violences ont également eu lieu à Beni Mellal (centre), Aït Amira, près d'Agadir, et Oujda (nord-est), selon les mêmes sources.

Il n'a pas été possible d'avoir dans l'immédiat un bilan de ces affrontements auprès des autorités marocaines.  

Pour le quatrième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes à l'appel du groupement GenZ 212, apparu récemment via des appels à protester sur des réseaux sociaux comme Discord et dont les fondateurs sont inconnus.

Ces derniers ont exprimé leur "regret" face aux violences et appelé les manifestants "à respecter le caractère pacifique" de leurs protestations, selon un communiqué publié mardi soir sur les réseaux sociaux.


200 interpellations

A Rabat, plus de 200 manifestants ont été interpellés ces trois derniers jours lors de ces rassemblements interdits et dispersés par la police, mais jusqu'à mardi pacifiques. La plupart des protestataires ont été relâchés, selon l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

Mardi, le parquet a décidé qu'un premier groupe de 37 personnes, dont trois placées en détention, allaient être jugées à partir du 7 octobre, a indiqué à l'AFP leur avocate Me Souad Brahma qui a dit ne pas connaître pour le moment les chefs d'accusation retenus contre eux.

A Casablanca, le ministère public a soumis une requête pour l'ouverture d'une instruction à l'encontre de 18 personnes pour "leur implication présumée dans l'entrave de la circulation" lors d'une manifestation dimanche, a indiqué l'agence marocaine MAP, précisant que six mineurs avaient été déférés devant une instance spécialisée. 

Dans un communiqué mardi, la coalition gouvernementale libérale et de centre-droit a affirmé "être à l'écoute et comprendre les revendications sociales" de ces jeunes et "être prête à y répondre de manière positive et responsable".

GenZ 212 se décrit comme un "espace de discussion" sur "des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption", et affirme rejeter "la violence" et agir par "amour de la patrie et du roi" Mohammed VI.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes ces dernières semaines pour dénoncer une dégradation des services publics, après une première protestation à Agadir qui avait suivi l'annonce dans les médias du décès de 8 femmes enceintes admises à l'hôpital public pour des césariennes.

Lire aussi: Maroc: des manifestations pour réclamer de meilleurs services de santé et d'éducation



SOURCE:TRT français et agences