Suisse: deux cantons refusent de soigner des enfants de Gaza
L’affaire a choqué en Suisse. Les cantons de Fribourg et Zurich refusent d’accueillir des enfants blessés exfiltrés de Gaza par la Confédération pour recevoir des soins.
La Suisse va évacuer de Gaza une vingtaine d’enfants blessés pour qu’ils reçoivent des soins indisponibles dans la bande de Gaza ravagée par la guerre. Sept d’entre eux sont déjà arrivés ce vendredi et sont actuellement soignés dans six hôpitaux.
Selon la procédure habituelle dans ce genre de cas, Berne demande alors aux différents cantons d'accueillir dans leurs unités de soins les patients.
Si la Suisse organise régulièrement ce genre d’opérations, cette fois, la machine s’est grippée. Les gouvernements des cantons de Fribourg et de Zurich refusent d'accueillir des enfants gazaouis. Le canton romand de Fribourg évoque les lourdes charges médicales et financières qui vont avec ce type de malades, ce qui serait trop pour le canton de Fribourg.
Zurich estime qu’il y a trop de risques
Zurich a une explication beaucoup plus polémique et évoque les risques liés à l’accueil de personnes “potentiellement affiliées au Hamas” puisque ces enfants sont accompagnés de leurs familles. Pour rappel, le gouvernement zurichois a eu depuis deux années une position pro-israélienne n’hésitant pas à expulser des journalistes pro-palestiniens au nom de l’ordre public.
Cette décision indigne le député socialiste Simon Zurich qui, interrogé par la radio nationale RTS, s’émeut: "On a ici à Fribourg une tradition humanitaire qui s’ancre dans notre histoire chrétienne. Le Conseil d’Etat dans sa majorité de droite décide de renoncer à accueillir des enfants blessés par la guerre. Je trouve cela vraiment choquant".
À Zurich, si la droite salue la décision du gouvernement suisse, le parti socialiste dénonce un ”cynisme” et estime que les arguments sécuritaires ne sont qu’un prétexte. Une pétition, lancée par la gauche pour demander au canton de revenir sur sa décision, a déjà recueilli 42 000 signatures.
Même la Ville de Zurich a réagi en confirmant qu’elle étudie la motion déposée par plusieurs partis pour demander à la municipalité d’agir et de prendre en charge directement les enfants blessés, indépendamment du canton.