L’équipe de Trump serait “frustrée” par Netanyahu, qui sape le processus de paix
Selon Axios, Netanyahu aurait perdu le soutien de l’entourage proche de Donald Trump — notamment JD Vance, Steve Witkoff, Jared Kushner et Susie Wiles — le président américain demeurant désormais son seul appui de poids.
Les tensions montent entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et les principaux conseillers du président Donald Trump. L’équipe américaine se dit “de plus en plus frustrée” par les tentatives de Netanyahu visant à saper le processus de paix, rapporte Axios.
D’après le média, le cercle rapproché du président américain — incluant le vice-président JD Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio, le gendre de Trump Jared Kushner, l’émissaire pour la paix Steve Witkoff et la cheffe de cabinet de la Maison Blanche Susie Wiles — est profondément irrité, estimant que Netanyahu “fait traîner” l’accord et prend activement des mesures pour compromettre le cessez-le-feu à Gaza.
Un responsable israélien a toutefois affirmé que Marco Rubio serait plus proche des positions de Netanyahu que ne le sont Witkoff et Kushner.
Un responsable de la Maison Blanche a indiqué que Netanyahu a, pour l’essentiel, “perdu” le soutien de l’équipe centrale de Trump, même si le président lui-même, tout en souhaitant que l’accord avance “plus rapidement”, demeure son seul appui clé.
“C’est JD, Marco, Jared, Steve, Susie. Il les a perdus. Le seul qui lui reste, c’est le président, qui l’apprécie encore, mais même lui veut voir l’accord sur Gaza avancer plus vite qu’actuellement”, a déclaré ce responsable à Axios.
Netanyahu aurait exprimé un scepticisme particulier à l’égard des propositions avancées par Witkoff et Kushner, notamment leurs concepts de démilitarisation de Gaza, un élément central du plan en plusieurs phases.
Conscient du désaccord avec l’équipe américaine, Netanyahu compterait, lors de la réunion prévue lundi à Mar-a-Lago, s’adresser directement à Trump afin de tenter de le convaincre d’adopter sa propre ligne, plus dure, a confié un haut responsable israélien au média.
Violations du cessez-le-feu
La première phase de l’accord, entrée en vigueur le 10 octobre, prévoyait la libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens.
Israël n’a pas pleinement respecté ses engagements au titre de cette première phase, en particulier l’arrêt des hostilités, les forces israéliennes ayant poursuivi leurs attaques.
Plus tôt, Israël a tué un Palestinien à Gaza dans une nouvelle violation de l’accord, portant à 412 le nombre de morts et à 1 118 celui des blessés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
La deuxième phase prévoit la mise en place d’un comité technocratique provisoire pour administrer Gaza, le lancement des efforts de reconstruction, l’établissement d’un conseil de paix, la création d’une force internationale, de nouveaux retraits des troupes israéliennes du territoire, ainsi que le désarmement du Hamas.
Israël a tué plus de 70 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, dans son carnage à Gaza depuis octobre 2023.
Il a réduit la majeure partie de l’enclave assiégée à l’état de ruines et déplacé pratiquement toute la population.
L’ONU estime le coût de la reconstruction de Gaza à environ 70 milliards de dollars, en raison du génocide mené par Israël.