Laurent Nuñez salue la libération de Boualem Sansal et encourage la reprise du dialogue avec Alger

Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, le ministre de l'Intérieur considère la libération de Boualem Sansal comme "un geste d'apaisement" vers un dégel des relations entre Paris et Alger.

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Laurent Nuñez, le ministre français de l'Intérieur.

Au lendemain de la libération de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le ministre français de l'Intérieur Laurent Nuñez salue un signe d'"apaisement" dans les relations entre la France et l'Algérie. 

"C'est d'abord un geste d'humanité que j'interprète aussi comme un geste d'apaisement, dont tout le monde se réjouit", a-t-il ajouté.

"Il est très encourageant pour le réengagement de la discussion, notamment dans les domaines qui me concernent directement comme la coopération sécuritaire, avec la lutte antiterroriste, et contre la criminalité organisée, le renseignement et les questions migratoires", se félicite le ministre, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche.

L’implication de l’Allemagne

L'écrivain est arrivé mercredi à Berlin pour être soigné alors que l'Allemagne a pesé de tout son poids pour la libération de l'écrivain.

"L'Allemagne, en tiers de confiance, a joué évidemment un rôle primordial. Mais l'évolution récente de la position française et l’engagement du président de la république depuis un an ont incontestablement été déterminants", souligne-t-il.

Depuis fin juillet 2024, les relations entre la France et l'Algérie se sont brusquement détériorées lorsque le président français a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par le Polisario soutenu par Alger.

"Je crois être apprécié en Algérie"

"Ce qui a permis de renouer avec l'Algérie, c'est d'abord notre volonté affichée au sein du gouvernement de rediscuter. C'est cette posture que j'ai aussi adoptée dès mon arrivée au ministère", insiste le ministre, qui souligne ses "origines pieds-noirs".

"Je crois être apprécié en Algérie, pays avec lequel j'ai toujours beaucoup travaillé, que ce soit quand j’étais à la tête de la DGSI ou comme coordinateur du renseignement".

"Ma nomination y a été plutôt bien reçue (...) La main a été tendue et elle a été saisie. Maintenant, il faut rester prudent, s'inscrire dans une méthode de calme, de respect et d’exigence, sans complaisance ni naïveté", conclut le ministre.

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