France: les agriculteurs lèvent les barrages pour mieux revenir en janvier
L'un des principaux syndicats agricoles français a levé plusieurs barrages autoroutiers, mais appelle à "repartir encore plus fort" en janvier pour protester contre l’abattage de troupeaux atteints par la dermatose nodulaire.
L'un des principaux syndicats agricoles français, en colère contre la gestion gouvernementale de l'épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi dans le sud-ouest de la France, où certains axes restaient bloqués vendredi, mais il appelle à "repartir encore plus fort" en janvier.
"Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas", au sud de Bordeaux (sud-ouest), a déclaré dans un communiqué la section locale de la Coordination rurale, deuxième syndicat du secteur en France, qui déplore le "silence" et le "mépris" opposés par l'exécutif.
Une autre section locale a confirmé à l'AFP le démontage dans la journée des barrages installés sur l'A64 à Briscous, près de Bayonne (sud-ouest) et à un péage de Pau (sud-ouest), après une réunion avec le préfet.
Les derniers blocages agricoles encore en place sur des autoroutes se concentrent près de Toulouse (sud-ouest), notamment à Carbonne, d'où était déjà parti un premier épisode de mobilisation agricole en janvier 2024.
L'étincelle qui a embrasé les campagnes cette fois-ci a été l'abattage début décembre des 200 vaches d'un troupeau en Ariège (sud-ouest), où avait été détecté le premier foyer de DNC dans la région, plusieurs mois après l'apparition en France - en Savoie (Alpes françaises) -, de cette maladie qui touche les bovins mais n'affecte pas l'homme.
L'intervention de gendarmes pour permettre l'euthanasie des vaches avait choqué les agriculteurs et à partir du 12 décembre, les barrages se sont multipliés sur les autoroutes, essentiellement dans le sud-ouest du pays.
Les syndicats agricoles ont été reçus le 20 décembre à Matignon, puis le 23 à l'Élysée pour une réunion sur l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui inquiète aussi la profession, mais le ministère de l'Agriculture a répété mercredi que "le protocole" tant décrié permettant de contenir la DNC "ne peut être revu".
"On fait des revendications mais on reste sans réponse. Le gouvernement reste sourd", a déploré Jean-Paul Ayres, porte-parole de la Coordination rurale de Gironde (sud-ouest), qui réclame l'arrêt de l'abattage de l'ensemble d'un troupeau où un cas a été détecté. "Donc, le combat va continuer à partir du 5 janvier."
L'une des figures de ce syndicat, José Pérez, a par ailleurs menacé de "monter à Paris" avec 1 000 tracteurs en janvier pour réclamer également un moratoire de dix ans sur les réglementations qui entravent, selon lui, l'agriculture française ou encore dénoncer l'accord avec le Mercosur, dont la signature a été reportée, a priori, au 12 janvier.