Gaza: Des factions palestiniennes rejettent le projet de résolution américain
Des factions palestiniennes ont mis en garde contre le projet de résolution américain qui sera présenté ce lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, y voyant une tentative de mettre Gaza sous tutelle internationale.
Plusieurs groupes palestiniens ont désapprouvé le projet de résolution américain qui sera présenté ce lundi par les États-Unis devant le Conseil de sécurité de l’ONU et ont considéré qu’il s’agit d’une tentative de placer la bande de Gaza sous une forme de tutelle internationale. Le texte, destiné à structurer la phase d’après-guerre, suscite déjà de fortes tensions diplomatiques.
Selon les grandes lignes rendues publiques, Washington propose la création d’un mécanisme international chargé de stabiliser Gaza après des mois de guerre. Ce dispositif inclurait une force multinationale de sécurité et une administration civile transitoire placée sous supervision internationale.
L’objectif affiché par les États-Unis est d’assurer la sécurité, de prévenir une reprise des hostilités et de faciliter la reconstruction, dans l’attente d'un règlement politique durable.
Le texte évoque également la possibilité d’un rôle accru de l’ONU et de partenaires régionaux afin d’éviter un vide institutionnel dans l’enclave.
Un rejet ferme des factions palestiniennes
Pour de nombreuses organisations palestiniennes, ce projet représente un danger majeur. Elles estiment qu’il ouvrirait la voie à une ingérence internationale risquant de priver les Palestiniens du contrôle sur leur propre territoire.
Dans un communiqué commun, ces groupes ont dénoncé un plan “imposé de l’extérieur” et contraire aux aspirations nationales. Ils accusent Washington de vouloir contourner la souveraineté palestinienne en instaurant un système de gestion administrative sans légitimité locale.
Certains responsables palestiniens parlent même d’une “nouvelle forme d’occupation”, opérée cette fois sous couvert de stabilisation internationale. Ils craignent que ce dispositif marginalise non seulement les acteurs politiques palestiniens, mais également l’Autorité palestinienne, déjà fragilisée.
Les groupes palestiniens ont appelé les États membres du Conseil de sécurité, en particulier les pays arabes, à rejeter le projet américain.
Selon eux, l’adoption d’un tel texte risquerait d’entériner une solution qui “confisque le droit des Palestiniens à décider eux-mêmes de leur avenir” et créer un précédent dangereux pour la gestion de territoires en conflit.
Une bataille diplomatique à venir
La présentation de ce projet intervient alors que la communauté internationale reste profondément divisée sur la manière de gérer l’après-guerre à Gaza.
Les États-Unis tentent d’imposer un cadre qui éviterait, selon eux, un retour du chaos et offrirait un espace pour une transition politique. Mais les critiques palestiniennes soulignent que toute solution durable doit impérativement s’appuyer sur une légitimité locale, et non sur un dispositif international perçu comme intrusif.
Les discussions se poursuivront dans les prochains jours au Conseil de sécurité où le texte américain devrait être longuement négocié.