UNION EUROPÉENNE
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L’UE propose 27 sanctions contre Israël
"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a déclaré la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas devant la presse.
L’UE propose 27 sanctions contre Israël
L’UE propose 27 sanctions contre Israël / Reuters
17 septembre 2025

La Commission européenne a proposé 27 sanctions contre Israël et réitéré sa proposition de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite et des colons "extrémistes" en Cisjordanie occupée.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a plaidé devant la presse la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas.

Israël a déjà exhorté Bruxelles à ne pas aller de l'avant avec les propositions. "La pression par des sanctions ne fonctionnera pas," a écrit le ministre israélien des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans une lettre à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, les mesures commerciales feraient peser sur les exportations israéliennes - principalement d'origine agricole - un surcoût tarifaire.

Bruxelles veut également sanctionner deux ministres israéliens d'extrême-droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, chargé des Finances. Elle avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres, en vain, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Pour être adoptées, ces  sanctions requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

Colons extrémistes 

La Commission européenne défend également le principe de sanctions contre les colons israéliens extrémistes, conformément à une autre proposition qu'elle a faite aux Etats membres il y a des mois.

Mais rien ne dit que la Hongrie reviendra sur son veto, même si elle est aujourd'hui le seul Etat membre à s'opposer à ces sanctions, a indiqué un haut responsable de l'UE sous couvert d'anonymat.

Les sanctions commerciales semblent en revanche plus accessibles car elles ne requièrent que la majorité qualifiée des Etats membres pour être adoptées.

Mais là encore, il est peu probable que le rapport de forces au sein des 27 change radicalement.

"Vous connaissez très bien la situation au sein du Conseil" des ministres de l'UE, instance de décision des Etats membres, a ainsi relevé Mme Kallas.

Plusieurs pays, dont l'Allemagne ou l'Italie, se sont déjà opposés il y a quelques semaines à des sanctions, pourtant très limitées de l'aveu même de la Commission. Et rien ne dit que ces Etats membres soient prêts aujourd'hui à donner leur feu vert à des mesures commerciales cette fois bien plus ambitieuses.

"Je pense que les lignes politiques sont très similaires à celles qui ont été jusqu'à présent", a ainsi reconnu Mme Kallas.

Mme von der Leyen avait promis la semaine dernière devant les eurodéputés à Strasbourg que des sanctions seraient rapidement proposées. "La famine causée par l'homme ne peut jamais servir d'arme de guerre", avait-elle lancé, en évoquant une situation "inacceptable" à Gaza.

En réponse, Bruxelles a proposé mercredi, pour la première fois depuis le début de la guerre à Gaza, d'annuler toutes les exemptions ou réductions de droits de douane dont bénéficie actuellement une partie des importations israéliennes dans l'UE. 

Concrètement, en cas d'accord des 27, quelque 37% des importations israéliennes vers l'UE (15,9 milliards d'euros), seraient à nouveau taxées, selon les règles commerciales en vigueur dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Les produits les plus pénalisés seraient les importations agro-alimentaires, a expliqué un haut responsable de l'UE. Les fruits et les produits à base de fruits seraient par exemple soumis à des droits de douane compris entre 8 et 40%.

Le surcoût pour les importateurs de produits israéliens ne dépasserait pas toutefois 227 millions d'euros par an, selon les calculs de la Commission.

L'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël. 

La Commission européenne a également décidé mercredi d'interrompre son aide bilatérale à Israël, soit une vingtaine de millions d'euros, sans toutefois remettre en cause son soutien aux Palestiniens ou à la société civile israélienne.


SOURCE:TRT français et agences