Coupe du monde : L'Ukraine, un premier pas vers l'histoire
Avec une préparation tronquée par la guerre, l'Ukraine est parvenue malgré tout à éliminer l'Écosse lors des barrages à la Coupe du monde 2022 (1-3). Dimanche, l’Ukraine défiera le Pays de Galles pour une place historique au Mondial.
Football: Scenes from World Cup (Getty Images)

Contre toute attente, l'Ukraine a facilement balayé l'Écosse (1-3) sur la pelouse d'Hampden Park à Glasgow ce mercredi pour le compte des barrages à la prochaine Coupe du monde 2022 au Qatar, dans une rencontre marquée par un contexte de guerre. C'était le premier match officiel de la sélection ukrainienne depuis l’offensive lancée par les russes.


Avec six joueurs sur onze évoluant dans le championnat domestique, il était difficile d'imaginer la victoire de l'Ukraine sur l'Écosse, sachant que le championnat ukrainien est arrêté depuis décembre dernier, en raison de la trêve hivernale puis de l'agression de leur pays par les Russes. D'autant plus, certains joueurs ont avoué recevoir des vidéos des soldats demandant une qualification pour soulager tout un peuple assiégé depuis plusieurs mois. "Tous les jours, nous recevons des messages de nos soldats. Beaucoup de soldats et beaucoup de gens en Ukraine aiment le football. Ils n'ont qu'une seule demande, c'est qu'on fasse tout pour aller à la Coupe du monde", révélait le milieu ukrainien Taras Stepanenko au début du mois de mai.


Mais dans un contexte pareil, il est évidemment difficile de se focaliser uniquement sur le football. Joueur phare de cette sélection, Oleksabdr Zinchenko s'était fondu en larmes devant la presse avant la rencontre : "Tous les Ukrainiens ne souhaitent qu'une seule chose, que cette guerre s'arrête. L'équipe d'Ukraine aussi a son propre rêve, aller à la Coupe du monde. Elle veut donner des émotions incroyables aux Ukrainiens parce qu'ils le méritent en ce moment".


C'est dans ce contexte que l'Ukraine s'est présentée face à l'Écosse. Malgré la charge émotionnelle très forte, les hommes d'Olexandre Petrakov ont pris le match par le bon bout. En menant 1-0 à la pause après une réalisation d'Andrei Iarmolenko (33'), les Ukrainiens ont doublé la mise dès le retour des vestiaires par Iaremtchouk (49'). Malgré une domination logique, la Zbirna s'est fait revenir au score par Callum McGregor à 79e, avant de sceller l'issue du match dans les arrêts de jeu par l'intermédiaire d'Artem Dovbik (90'+5).


Si la victoire est importante sur le plan sportif, elle l'est d'autant plus pour le symbole. : "Je suis épuisé émotionnellement, déclarait le sélectionneur ukrainien à la fin du match. Ce n'est pas une victoire pour moi, mais pour mon pays. On a joué pour le peuple ukrainien, pour tous ces gens au pays qui ont regardé ce match chez eux, depuis des hôpitaux ou depuis des tranchées. On a joué ce match pour tous ceux qui se battent au quotidien pour la liberté de l'Ukraine. Je ne veux pas analyser le match, je suis épuisé. Je ne ressens plus aucune émotion, j’ai tout laissé au bord du terrain".


Au lendemain d'une soirée mémorable, où, dans la défaite, les supporters écossais ont jubilé avec les Ukrainiens, la presse d'outre-Manche a grandement salué la prestation de la Zbirna avec des unes symboliques : "Gloire à l’Ukraine". Un clin d'œil sans équivoque aux slogans utilisés par la résistance ukrainienne depuis le début du conflit avec la Russie.


Dimanche face aux Pays de Galles, l'Ukraine tentera, coûte que coûte, d'arracher son billet pour la prochaine Coupe du monde au Qatar. Une qualification sur le fond de guerre qui entrerait dans l'histoire du pays et de la compétition…



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