Qui sont les Forces de Soutien Rapide qui affrontent l'armée au Soudan ?
Les violents combats entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) se poursuivent au Soudan. Le groupe paramilitaire FSR a participé aux coups d'État dans le pays en 2019 et 2021.
Qui sont les Forces de Soutien Rapide qui affrontent l'armée au Soudan ? / Photo: Reuters (Reuters)

Les Forces de soutien rapide, qui ont affronté l'armée sous le contrôle du général Abdel Fattah al-Burhane, chef d'État de facto du pays au Soudan, sont dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalu, vice-président du Conseil soudanais de souveraineté transitoire, dit "Hemedti". Cette force paramilitaire, qui dispose de points de déploiement et de quartiers généraux dans tout le pays, compte environ 100.000 combattants.

Dérivée de la milice Janjaweed

Les FSR sont issues de la milice Janjaweed employée par l'ancien président soudanais Omar al-Bashir contre la “rébellion” dans la région du Darfour dans les années 2000. Au fil du temps, les FSR se sont développées et ont été utilisées comme gardes-frontières, notamment pour lutter contre les migrations irrégulières.

Renforcement des liens avec les Etats du Golfe

À partir de 2015, les FSR ont commencé à envoyer des troupes pour combattre aux côtés de l'armée soudanaise dans la guerre au Yémen, avec celles de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, renforçant ainsi les liens de Dagalu avec les États du Golfe. En 2017, une loi a été adoptée pour légitimer le groupe en tant que force de sécurité indépendante.

Coup d’Etat militaire qui a chassé Omar al-Bashir

En avril 2019, les FSR ont participé au coup d'État militaire qui a chassé Omar al-Bashir du pouvoir. Plus tardivement dans la même année, le général Dagalu a signé un accord de partage du pouvoir qui a fait de lui l'adjoint d'un conseil de direction dirigé par le général de l'armée Abdel Fattah Burhan.

Avant la signature de l'accord en 2019, des militants ont accusé le groupe paramilitaire d'avoir participé à l'assassinat de dizaines de manifestants pro-démocratie. Les groupes de défense des droits de l'homme ont également accusé les combattants des FSR de violences tribales. Le général Dagalu a levé l'immunité de certains d'entre eux, leur permettant ainsi d'être jugés. Il a présenté, l'année dernière, ses excuses pour les crimes commis par l'État contre le peuple soudanais.

Coup d’Etat de 2021

Les FSR ont participé à un coup d'État qui a interrompu la transition vers les élections d'octobre 2021. Depuis, M. Dagalu a déclaré qu'il regrettait le coup d'État et annoncé qu'il approuvait un nouvel accord visant à rétablir un gouvernement civil à part entière.

L'armée soudanaise et les groupes pro-démocratiques ont exigé l'intégration des FSR dans l'armée régulière. Les négociations sur cette question ont été une source de tension, retardant la signature finale d'un accord pour un nouveau gouvernement et des élections.

Agences