NBA: Rudy Gobert, le coup de poing qui fait mal
Le pivot français des Minnesota Timberwolves, Rudy Gobert, a frappé son coéquipier Kyle Anderson lors du dernier match de la saison régulière de NBA face aux New Orleans Pelicans dimanche. Un dérapage qui tombe mal pour le Français…
Rudy Gobert / Photo: Reuters (Reuters)

Certes Rudy Gobert s'est rapidement excusé, mais le coup de poing asséné dimanche par le Français sur la poitrine d'un de ses coéquipiers des Minnesota Timberwolves ne pouvait tomber plus mal, alors que sa franchise va jouer sur un match ou deux la suite de sa saison en NBA.

"Les Minnesota Timberwolves ont annoncé (lundi) que le pivot Rudy Gobert était suspendu pour un match à la suite de l'incident survenu (dimanche)" lors du match contre les Pelicans, par les Wolves (113-108), a annoncé la franchise de Minneapolis dans un communiqué succinct.

"Gobert purgera sa suspension lors du match de demain (mardi) contre les Los Angeles Lakers", dont le vainqueur sera qualifié pour les play-offs.

Une défaite dans ce match couperet ne signifierait pas automatiquement une fin de saison tronquée pour le pivot français. S'il venait à perdre contre les Lakers, Minnesota aurait encore une chance de se qualifier trois jours plus tard face au vainqueur du match entre La Nouvelle-Orléans et Oklahoma. Gobert, suspendu un match, pourrait alors réintégrer l'équipe.

Un moindre mal après le coup de sang dont l'ancien joueur d'Utah s'est rendu coupable lors du match contre les Pelicans, remporté sans lui par les Wolves (113-108).

Lors d'un temps mort à l'approche de la mi-temps, alors que Minnesota était mené 48-36, une vidéo a montré le début d'une altercation verbale sur le bord du terrain entre Rudy Gobert et Kyle Anderson.

Selon la chaîne sportive ESPN, les deux joueurs ont échangé des reproches: Anderson a demandé à Gobert de contrer davantage, lequel lui a rétorqué de prendre un rebond. Une insulte de l'ailier américain a alors fusé, suivie du coup de poing asséné par le Français à son encontre. D'après The Athletic, l'altercation s'est poursuivie dans les vestiaires, à la mi-temps.

Renvoyé chez lui, le vice-champion olympique, 30 ans, a toutefois rapidement cherché à faire retomber la tension, en présentant des excuses.

Amour et respect

"Les émotions ont eu raison de moi aujourd'hui. Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait, indépendamment de ce qui a été dit. Je tiens à m'excuser auprès des supporters, de l'organisation et en particulier de Kyle", a tweeté l'international français. Anderson, a-t-il assuré, est "quelqu'un que j'aime vraiment et que je respecte en tant que coéquipier".

Ce mea culpa s'est doublé, selon le meneur des Timberwolves Mike Conley, d'un message transmis à l'ensemble de ses coéquipiers.

Anderson a lui aussi joué l'apaisement. "Nous en parlerons et nous irons de l'avant. Nous sommes des adultes", a-t-il dit à l'issue du match.

Des excuses vaines pour la franchise, peut-être échaudée par les frasques accumulées par Gobert ces dernières semaines. Fin mars, le pivot a déjà écopé d'une amende de 25.000 dollars pour des critiques virulentes contre l'arbitrage, après une défaite à Phoenix.

"Pas de bagarre"

Il était jusqu'ici crédité d'une saison mitigée, plutôt positive en défense mais insuffisante en attaque, au point d'amener le propriétaire des Wolves à devoir défendre en février le recrutement de l'ex-pivot du Jazz, élu défenseur de l'année à trois reprises.

D'un point de vue statistique, Gobert tourne cette saison à des moyennes un peu inférieures à ses meilleures années au Jazz (13,4 points par match contre 15,9 en 2018-19).

Son coup de sang de dimanche renvoie par ailleurs à une précédente controverse, dans l'Utah, marquée par des relations un temps glaciales avec un autre coéquipier, au début de la pandémie de Covid.

Premier joueur de la NBA à avoir contracté la maladie, en mars 2020, Gobert avait été accusé de négligence, après avoir touché de ses mains blagueuses micros et enregistreurs lors d'une conférence de presse tenue quelques jours plus tôt. Contaminé à son tour, Donovan Mitchell l'avait mis en accusation.

Le Français avait alors minimisé la brouille, arguant qu'il n'y avait - cette fois-là -, "pas de bagarre" entre équipiers.

AFP