Liberté de presse: Israël rejette les demandes d'accès à Gaza pour les médias internationaux
La Cour suprême israélienne a rejeté la requête des médias internationaux qui demandaient un accès libre à la bande de Gaza, arguant que "la situation sécuritaire est extrême" dans l’enclave palestinienne.
Des journalistes participent à une manifestation contre l'assassinat du journaliste palestinien Yasser Murtaja dans le sud de la bande de Gaza. / Photo: Reuters (Reuters)

Sollicitée par l'Association de la presse internationale (FPA), qui représente les journalistes travaillant pour des médias internationaux couvrant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, la justice israélienne a justifié le rejet de la demande d'accès libre en invoquant le risque que cela représenterait pour les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats. Elle a souligné que l'accès libre pourrait permettre la divulgation d‘informations sensibles, telles que l’emplacement des troupes.

Bien que cette interdiction limite l'exercice complet de la liberté de la presse, la cour estime qu'elle est “équilibrée et raisonnable” compte tenu de la situation sécuritaire extrême actuelle à Gaza et des risques réels associés à de telles autorisations. La cour a noté que des journalistes ont actuellement la possibilité d'entrer dans la bande de Gaza, mais cela est soumis à des limitations en termes de durée et nécessite une escorte de l'armée israélienne. Cependant, selon la FPA, ces accès sont restreints à des médias étrangers spécifiques et font l'objet d'un contrôle strict.

Seuls des journalistes de Gaza, qui étaient dans le territoire au moment du déclenchement de la guerre, documentent ce conflit dans l’enclave palestinienne. Bloqués dans le territoire et partageant le sort de la population, ils payent un lourd tribut à la guerre. Plus d’une centaine de journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont d’ailleurs été tués par Israël.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, a déclaré que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre susceptibles d'avoir été commis à Gaza.

"Les journalistes sont protégés par le droit international humanitaire et le Statut de Rome (texte fondateur de la CPI) et ne doivent en aucun cas être pris pour cibles dans l'exercice de leur importante mission", a relevé le bureau du procureur de la CPI.

TRT Français et agences