LFI dénonce le "mépris" et le "deux poids deux mesures" de la France vis-à-vis de l'Afrique
La présidente du Groupe La France Insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot a dénoncé le "mépris" et le "deux poids deux mesures" du Gouvernement français vis-à-vis de l'Afrique.
LFI dénonce le "mépris" et le "deux poids deux mesures" de la France vis-à-vis de l'Afrique / Photo: AFP (AFP)

La députée Insoumise s’exprimait en réponse à une question de l’agence Anadolu sur ce que son groupe attend ou espère du débat lancé à l'Assemblée nationale, ce mardi, à propos des "partenariats renouvelés entre la France et les pays africains".

Le gouvernement français a présenté, mardi à l’Assemblée nationale, sa nouvelle vision des partenariats qu’il souhaite engager avec les pays africains.

Interrogée par Anadolu avant le débat parlementaire,qui s’est tenu mardi, Mathilde Panot, présidente du Groupe LFI à l'Assemblée nationale, a d'abord souligné que ce débat était exigé par son groupe depuis longtemps et que le député LFI Arnaud Le Gall prendrait la parole à cette occasion.

Le "mépris" de Macron pour les pays africains

Selon la députée Insoumise, "le Président de la République française a une forme de mépris" vis-à-vis des pays africains, Mathilde Panot citant "notamment le moment où [Emmanuel Macron] était au Burkina Faso, alors qu'il faisait une conférence de presse devant la presse nationale et internationale en demandant si le Président burkinabè était parti réparer la climatisation". La députée faisait ainsi référence au célèbre épisode du discours de Ouagadougou prononcé par le chef d'État français le 28 novembre 2017.

"Tout cela abîme la voix de la France à l'international et donc les relations d'égal à égal que nous devons construire avec les différents pays du continent africain", a-t-elle tenu à souligner.

Lors de son discours à la tribune de l'hémicycle, le député LFI Arnaud Le Gall avait fait état d'une "grave crise des relations entre la France et nombre de pays africains, notamment francophones", déplorant un "affaiblissement sans précédent, certains diraient un effondrement de nos relations en Afrique".

"Deux poids deux mesures" de la France

Mathilde Panot a indiqué que son groupe fera des propositions visant à construire "une toute autre relation que celle qui est construite aujourd'hui, ou plutôt détruite, par Emmanuel Macron".

Parmi ces propositions, figure notamment la fin du "deux poids deux mesures évident" de l'Exécutif français, vis-à-vis des pays africains, selon la présidente du groupe Insoumis qui a fait remarquer que la France "dénonce des coups d'États" dans certains pays, notamment au Sahel, et "adoube les auteurs" d'autres coups d'État dans la même région.

A propos de la vision de son groupe sur les relations entre la France et le Continent, la députée Insoumise a soutenu que “les relations d'égal à égal se construisent au cours de grandes causes communes, notamment autour de la Francophonie que nous avons en commun avec beaucoup de pays, autour de la question des défis tels que le dérèglement climatique, parce que nous avons beaucoup à apprendre de pays qui, parfois, sont dans des situations [particulières], je pense à l'agriculture ou des choses similaires, sur lesquelles nous avons à apprendre, et des grands défis que nous avons en commun, notamment du partage des sciences".

Durant ce débat qui a eu lieu alors que les relations entre Paris et plusieurs pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) sont au point mort, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a jugé "légitimes les questionnements qu’ont pu susciter les différentes crises qui se sont succédé au Sahel".

La cheffe de la Diplomatie française est également revenue sur l’engagement militaire de la France en Afrique et notamment au Sahel à travers l’opération "Serval" lancée en 2013, puis le dispositif antiterroriste "Barkhane" initié l'année suivante.

"Les coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso et tout dernièrement au Niger, fragilisent tous les efforts consentis depuis 2013" et "la situation sécuritaire s’est dégradée" tandis que "les violations des libertés se multiplient", a noté la ministre.

AA