L’Assemblée nationale française rejette la motion de censure contre le gouvernement Attal
La motion de censure déposée contre le Premier ministre français a été largement rejetée par l’Assemblée nationale. La gauche reprochait à Attal de ne pas avoir sollicité de vote de confiance de l'Assemblée après sa déclaration de politique générale.
Le premier ministre Gabriel Attal à l"Assemblée nationale/ Photo: AFP (AFP)

La motion de censure déposée par les insoumis, les socialistes, les écologistes et les communistes contre le gouvernement de Gabriel Attal a été rejetée, avec 124 voix favorables, alors que la majorité requise est de 289 voix.

Si Elisabeth Borne était une habituée de ce rituel, c'était une première pour Gabriel Attal nommé à ce poste en janvier.

Défendue ce matin par le coordinateur de LFI Manuel Bompard, la motion n'avait quasiment aucune chance de recueillir les 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement. Le texte n'a pas été adopté, seuls 124 députés ayant voté en sa faveur. Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) n’ont pas soutenu le texte. Marine Le Pen, cheffe des députés RN, avait laissé entendre que son parti ne votera pas la motion, annoncée par la gauche avant même le discours de Gabriel Attal, dans le cadre de sa déclaration de politique générale : “cela décrédibilise ceux qui l'ont déposée”, juge-t-elle.

A l’origine de cette motion, la gauche reproche notamment au Premier ministre de ne pas avoir sollicité de vote de confiance de l'Assemblée nationale après sa déclaration de politique générale mardi dernier.

Elle accuse aussi Gabriel Attal de vouloir faire "la guerre aux pauvres", avec ses annonces concernant des allocations de solidarité et un assouplissement des dispositions sur les logements sociaux. Les critiques visaient également la ministre de l'Education nationale et des Sports. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a, en effet, mené la charge contre Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis ses propos sur ses enfants scolarisés dans le privé, à Stanislas, dans le VIe arrondissement de Paris. C'est un “symbole de l'ensemble de votre gouvernement”, “oligarchie, par ici ; haute bourgeoisie par-là”.

Mardi dernier à l'Assemblée, plusieurs orateurs ont ciblé la jeunesse passée par le nouveau Premier ministre dans les "beaux quartiers" de la capitale et son éducation dans des établissements prestigieux.

"Vous défendez la France du rond-point des Champs-Élysées", a ainsi tancé le patron du groupe socialiste Boris Vallaud.

La colère des agriculteurs, qui a dominé l'actualité française avec des barrages de tracteurs dans tout le pays pendant plusieurs jours jusqu'à la fin de la semaine dernière, s’est aussi invitée dans les débats, avec notamment les concessions du gouvernement sur le gazole et les pesticides.

A l'extrême droite, Marine Le Pen avait d’ores et déjà laissé entendre que le Rassemblement national ne voterait pas la motion, idem pour les députés de droite du groupe Les Républicains (LR). "On est dans l'opposition, on n'avait aucune vocation à voter la confiance. Mais voter la censure avant que le gouvernement ait démarré ne nous paraîtrait pas non plus très sérieux", a relevé dimanche sur Radio J Olivier Marleix, chef de file des députés LR.

Il est à signaler que l'ancienne Première ministre Elisabeth Borne a fait face, durant son mandat, à 31 motions de censure.

C'est dans ce contexte que les noms de 15 ministres délégués et secrétaires d'Etat devraient être dévoilés ce même jour.

Agences