La Turquie accepte de soumettre la ratification de la Suède au parlement
A l'issue d'une réunion trilatérale, la Turquie a accepté de présenter à son parlement le protocole d'adhésion de la Suède à l'OTAN, a déclaré, lundi, le Secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
La Turquie accepte de soumettre la ratification de la Suède au parlement (Others)

La Suède soutiendra activement le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, de la modernisation l’accord de l'Union douanière UE-Turquie et de la libéralisation des visas, déclare Stoltenberg.

"Je suis heureux d'annoncer que le président Erdogan a accepté de présenter le protocole d'adhésion de la Suède à la Grande Assemblée nationale dès que possible et d'œuvrer en étroite collaboration avec celle-ci pour assurer sa ratification", a déclaré Stoltenberg lors d'un point de presse à Vilnius, en Lituanie, où les 31 dirigeants de l'alliance militaire sont réunis pour un sommet.

En contrepartie, "la Suède a accepté aujourd'hui, en tant que membre de l'UE, de soutenir activement les efforts visant à relancer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE, et de contribuer à la modernisation de l'union douanière UE-Turquie et à la libéralisation des visas", a fait savoir Stoltenberg.

En début de journée, le président turc avait lié l'adhésion de la Suède à l'Otan à celle de la Turquie à l'Union européenne.

Une rencontre avec le président du Conseil européen Charles Michel avait laissé entrevoir une éclaircie, ce dernier évoquant, dans un tweet, leur volonté commune de "redynamiser" les relations Turquie-UE.

Le Secrétaire général de l'OTAN a en outre souligné que la coopération de la Suède avec Ankara dans la lutte contre le terrorisme se poursuivra au-delà de l'adhésion et que les deux pays ont convenu d'établir un nouveau pacte bilatéral en matière de sécurité.

Il a ajouté que l'Alliance allait créer pour la première fois un poste de coordinateur spécial de lutte contre le terrorisme, afin "d'intensifier ses opérations dans ce domaine".

Dans une déclaration commune publiée à l'issue de la réunion, la Suède a réaffirmé qu'elle ne soutiendrait pas les organisations terroristes YPG/PYD, ni l'organisation terroriste FETO, le groupe à l'origine du coup d'État déjoué de 2016 en Turquie.

Les participants à la réunion ont également convenu d'œuvrer à l'élimination des sanctions et des obstacles au commerce et aux investissements, dans le domaine de la défense, entre les alliés.

Un haut responsable turc a quant à lui déclaré que son pays avait reçu un "soutien total" pour son processus d'adhésion à l'UE, y compris la levée des sanctions et la libéralisation des visas.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a confirmé que son pays établirait un nouveau dialogue bilatéral sur la sécurité avec la Turquie, à des fins de coopération.

Réactions internationales

La décision de la Turquie de soutenir la candidature de la Suède à l'OTAN a également été saluée par les dirigeants des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et la France.

Soulignant qu'il était "impatient" d'accueillir la Suède comme 32e Etat membre de l'Otan, le président américain Joe Biden s'est dit prêt à travailler avec le président Erdogan "au renforcement de la défense et de la dissuasion dans la zone euro-atlantique".

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a estimé, pour sa part, que la décision de la Turquie de favoriser l'adhésion de la Suède à l'Alliance constituait "un moment historique pour l'OTAN, qui nous permet à tous d'être plus en sécurité".

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a salué les "bonnes nouvelles en provenance de Vilnius".

La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a dit dans un tweet souhaiter que la ratification du protocole d'adhésion de la Suède "intervienne au plus vite".

Agences