La France expulse la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa
Le Conseil d'Etat a donné son feu vert à l'expulsion de la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa, infirmant une décision du tribunal administratif de Paris qui avait suspendu l'arrêté d'expulsion du ministère de l'Intérieur à son encontre.
Mariam Abou Daqqa / Photo: AFP (AFP)

Cette décision vient ainsi contredire le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu l’arrêté d’expulsion de la militante, édicté par le ministère de l’Intérieur.

Pour justifier sa position, le Conseil d’Etat souligne que si “aucun trouble matériel à l'ordre public n'a été constaté”, Mariam Abou Daqqa est “membre du Front populaire de libération de la Palestine” et “est une dirigeante du mouvement” considéré comme terroriste par l’Union Européenne et Israël.

Le Conseil d'Etat reconnaît "qu’aucun trouble matériel à l’ordre public n’a été constaté" à l’occasion des interventions publiques de Mme Abou Daqqa, âgée de 72 ans, sur le sol français. Il fait cependant valoir que Mme Abou Daqqa est "non seulement demeurée membre du Front populaire de libération de la Palestine mais qu’elle est une +dirigeante du mouvement+". Or, rappelle le Conseil d'Etat, le FPLP "a commis, de 2002 à 2015, 13 attentats contre des civils israéliens, faisant de nombreuses victimes".

"La présence sur le sol français, en vue de s’exprimer sur le conflit israélo-palestinien, d’une dirigeante d’une organisation (ayant) revendiqué des attentats contre des civils israéliens est ainsi susceptible de susciter de graves troubles à l’ordre public", a estimé le Conseil d'Etat.

Alors que Mme Abou Daqqa "ne peut se prévaloir d’aucune attache en France, pays dans lequel elle est arrivée en septembre dernier et dont elle ne parle pas la langue, son expulsion ne peut être considérée (...) comme portant une atteinte gravement illégale à sa liberté d’aller et venir, ni, en tout état de cause, à sa liberté d’expression", a-t-il tranché.

La figure palestinienne avait été arrêtée mi-octobre à Marseille alors qu’elle était hébergée chez Pierre Stambul, membre de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP). Elle était depuis assignée à résidence, dans l’attente de son expulsion.

Elle avait pourtant obtenu, début août, des services consulaires français à Jérusalem un visa de 50 jours pour se rendre en France où elle devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien.

Agences