Guinée : De violentes manifestations se poursuivent à Conakry
Mercredi, les manifestants ont commencé par ériger des barricades et brûlé des pneus au niveau de Sonfonia-rail.
Guinée : De violentes manifestations se poursuivent à Conakry - Archives (AP)

De violentes manifestations qui ont éclaté, mardi, dans la capitale guinéenne suite à l’arrestation brutale de trois membres du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), se poursuivent jeudi et ont déjà fait plusieurs blessés selon les médias locaux et la police.

"Depuis mardi soir, des jeunes manifestent dans certaines parties de la haute banlieue de Conakry pour dénoncer l’arrestation du coordinateur du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, et deux de ses camarades à savoir Billo Bah et le rappeur Djanii Alfa", a rapporté mercredi, le journal local, Lekaloum.

"Plusieurs manifestants ont déjà été arrêtés dans les affrontements avec les forces de l’ordre. Mais, les heurts se poursuivent encore, notamment au niveau de Sonfonia T7 où des jeunes déterminés à en découdre ont réussi à repousser les agents qui s’y trouvent", a poursuivi le journal.

Très tôt dans la matinée de mercredi, les manifestants ont commencé par ériger des barricades et brûlé des pneus au niveau de Sonfonia-rail, a indiqué Lekaloum.

Ceci "a complètement bloqué la circulation sur le tronçon Sonfonia-rail et la Cimenterie.

Les forces de l’ordre sont arrivées sur place pour tenter de libérer la route, mais les jeunes ont opposé un niet catégorique. Des échauffourées ont ensuite éclaté entre les camps. Ils se sont affrontés à coups de pierres contre gaz lacrymogènes", a souligné le journal Africa Guinée.

D’après les médias locaux, au moins un manifestant a été blessé par balles mardi soir dans des affrontements avec des forces de l’ordre.

Dans un communiqué mercredi soir, le ministère de la Sécurité a dénoncé de "graves troubles à l’ordre public" qui ont fait de nombreux blessés, dont 17 policiers, ainsi que des dégâts matériels : des véhicules des forces de l’ordre ont été endommagés par des manifestants.

La police a appelé à la retenue et a rassuré que toutes les dispositions sont prises pour "maintenir l’ordre et la tranquillité" sur l’ensemble du territoire national dans "le strict respect des droits humains".

Dans un communiqué mardi, le FNDC a appelé ses sympathisants à être "prêts" pour des manifestations qu’il organisera dans les prochains jours.

Ibrahim Diallo, responsable des opérations du FNDC a indiqué à l’Agence Anadolu jeudi au téléphone que "le FNDC se retire de tout le processus de dialogue et s’inscrit désormais dans l’intensification des manifestations pacifiques" pour mettre la pression sur la junte au pouvoir depuis le 5 septembre dernier.

Dans un communiqué, mercredi, le procureur général de la Cour d'Appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a souligné que le parquet a constaté que dans la présente cause, "il existe des velléités de récupération politique d'une procédure judiciaire au mépris des dispositions légales".

Il faut rappeler que Foniké Mengué, Mamadou Billo Bah et Djanii Alfa ont été violemment arrêtés par la police mardi à Conakry.

La justice reproche aux trois figures du FNDC des "outrages à magistrat" et "propos injurieux envers le Conseil national de transition".

AA