Le nord de Gaza est dévasté, mais pas le moral des Palestiniens.
Lundi, des centaines de milliers de Palestiniens ont commencé à retourner dans le nord de l’enclave et dans leurs maisons détruites, avec un moral au beau fixe.
“En rentrant, nous sommes victorieux”, a déclaré Rania Miqdad, qui rentrait à Gaza avec sa famille, à l’agence de presse Associated Press (AP).
De retour avec sa femme et ses quatre enfants dans les ruines de leur maison, Ismail Abu Mattar a dit : “Une tente ici vaut mieux qu’une tente là-bas “, faisant référence aux vastes camps sordides du sud dans lesquels les Palestiniens ont reçu l’ordre de se déplacer par les forces israéliennes.
“Nous pensions que nous ne reviendrions pas, comme nos ancêtres “, a déclaré Abu Mattar, expliquant que ses grands-parents faisaient partie des centaines de milliers de Palestiniens chassés de Palestine par les Israéliens lors des violences qui ont entouré la formation d’Israël en 1948.
Une vieille femme palestinienne poussée dans un fauteuil roulant a fredonné une chanson traditionnelle palestinienne datant de 1948 alors qu’elle se dirigeait vers le nord, a indiqué l’AP.
Besoin d’aide et défi sécuritaire
Passé la liesse du retour, les Palestiniens devront affronter de nombreux défis.
L’ampleur des destructions est telle que presque tout est à reconstruire à Gaza. Pour longtemps, la population devra encore s'accommoder de la vie sous des tentes à la porte des intempéries.
C’est dire que les défis logistiques humanitaires et sécuritaires sont immenses.
Les Palestiniens de la ville de Gaza –dont beaucoup ont fait le voyage du retour vers le nord depuis hier– font la queue pour obtenir de la nourriture et d’autres produits et formes d’aide auprès des agences de secours. Mais les ressources sont rares. Malgré les efforts des organismes humanitaires, l’aide n’est pas encore à la hauteur d’immenses besoins de la population.
“Tout a été détruit à Rafah, les maisons, les magasins, les rues et les établissements de santé ont été réduits et sont en ruines, et les systèmes d'électricité et d'eau ont également été endommagés”, explique Médecins sans frontières dans un communiqué.
Le système de santé est totalement détruit alors que le nombre de blessés est passé à 111 000 personnes depuis le 7 octobre, selon les autorités sanitaires de l’enclave.
De plus, l'élimination des obus non explosés dispersés parmi les maisons prendra des années, ce qui risque d'entraver la reconstruction et la vie quotidienne.