France: procès antiterroriste requis pour 16 membres d'un groupe anti-musulmans
Le parquet antiterroriste français a requis un procès pour seize personnes soupçonnées d'avoir préparé entre 2017 et 2018 des actions violentes visant les musulmans, dont des attaques contre des mosquées ou l'empoisonnement de nourriture halal.
France: procès antiterroriste requis pour 16 membres d'un groupe anti-musulmans / Photo: AA (AA)

Dans ses réquisitions dont l'AFP a eu connaissance vendredi, le parquet national antitteroriste (Pnat) indique vouloir faire juger devant un tribunal correctionnel ces 16 membres du groupe clandestin "Action des forces opérationnelles", fondé par un ancien policier, pour le délit d'association de malfaiteurs terroristes.

La décision finale appartient à un juge d'instruction chargé de ce dossier emblématique de la montée en puissance en France de la menace terroriste d'ultradroite.

Agés de 37 à 74 ans et issus de milieux sociaux très divers, les seize mis en cause sont soupçonnés d'avoir, à des degrés divers, cherché des armes, participé à la fabrication d'explosifs ou procédé à des repérages de mosquées en vue d'attaques.

Ils auraient également planifié d'utiliser les femmes du groupe, dissimulées sous des niqabs, pour empoisonner de la nourriture halal en supermarché avec un composant de la mort-aux-rats.

Parmi les nombreuses cibles évoquées, dans des projets parfois à peine ébauchés: "tuer 200 imams radicalisés" ou le prédicateur suisse controversé Tariq Ramadan. L'enquête avait pu progresser grâce à un agent de police infiltré qui a participé à plusieurs de leurs réunions préparatoires.

Nombre des mis en cause ont un passé militaire ou ont décrit un attrait pour l'armée. Parmi leurs professions passées ou actuelles, on retrouve un antiquaire, un diplomate en poste à l'ambassade de France au Salvador, un téléopérateur de nuit, un consultant en ressources humaines, un restaurateur, une comptable, un chômeur, un enseignant en lycée...

Des armes à feu et des milliers de munitions avaient été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments entrant dans la fabrication d'explosifs de type TATP.

Les mis en cause ont "largement contesté avoir eu personnellement l'intention de mener des actions violentes", note le Pnat.

Mais pour le parquet antiterroriste, ce "groupement structuré" avait pour "finalités réelles (...) de préparer ses membres à l'affrontement avec une communauté d'origine arabo-musulmane conçue comme un ennemi mettant en jeu la survie de la culture et l'intégrité de la population française, et d'autre part de préparer des attaques de nature terroriste à l'encontre de symboles ou membres de cette population".

AFP