France: polémique sur une évaluation de l'absentéisme scolaire durant l'Aïd
Le ministère français de l'Intérieur a demandé dans certaines académies une "évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de l'Aïd al-Fitr", fête marquant la rupture du mois du jeûne du ramadan, suscitant une polémique dans le pays.
France: polémique sur une évaluation de l'absentéisme scolaire durant l'Aïd / Photo: Reuters (Reuters)

Dans l'académie de Toulouse (sud-ouest), des policiers ont demandé aux chefs d'établissements scolaires, par mail, de leur indiquer le nombre d'élèves absents le jour de l'Aïd al-Fitr.

Des responsables associatifs, syndicaux ou politiques se sont inquiétés de cette initiative policière, certains comme l'ancien député socialiste Jean-Christophe Cambadelis évoquant "un fichage dans l'ensemble de la ville".

La demande des policiers est "particulièrement choquante en ce qu'elle associe la pratique religieuse musulmane à une question de sécurité", a réagi l'association SOS Racisme.

"Pour quelles autres fêtes religieuses le ministère de l'Intérieur a-t-il demandé une évaluation du taux d'absentéisme aux chefs d'établissement", s'est-elle interrogée.

L'Union des Mosquées de France a pour sa part demandé une "enquête en bonne et due forme". "Les familles doivent être dûment informées et rassurées du devenir des informations données par certains chefs d'établissements ayant, malheureusement, répondu à la sollicitation des policiers", a-t-elle souligné.

"Le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l'impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire", s’est défendu la secrétaire d'Etat chargée de la citoyenneté Sonia Backès dans un communiqué.

"C'est dans ce cadre qu'une évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Fitr, le 21 avril dernier, a pu être demandée, dans certaines académies, aux chefs d'établissement", a-t-ell ajouté.

"Aucune donnée nominative a été ni demandée ni recensée à aucun moment", a précisé Mme Backès qui affirme que l'initiative ne relevait pas d'une volonté de "fichage" des élèves en fonction de leur confession.

AFP