France : le Conseil d’État examine les carrés musulmans dans les cimetières
Le Conseil d’État français devrait rendre sa décision sur les carrés musulmans dans les cimetières, d'ici une à deux semaines.
France : le Conseil d’État examine les carrés musulmans dans les cimetières (AFP/Joel Robine)

Le Conseil d’État français, saisi par le tribunal administratif de Paris, se penche sur la question des carrés musulmans dans les cimetières, depuis le jeudi 16 juin.

Selon l'information du Figaro, la plus haute des juridictions de l'ordre administratif français, examine une requête en annulation de deux chapitres d’une circulaire du 19 février 2008, relative à l'aménagement des cimetières et aux regroupements confessionnels des sépultures.

Selon, la même source, il devrait rendre sa décision d'ici une à deux semaines.

Un élu savoyard à l'origine de la requête, affirme que les carrés musulmans dans les cimetières reflètent "une vision religieuse ségrégationniste et discriminatoire" et que celle-ci "porte atteinte aux principes essentiels de neutralité laïque et d’égalité devant la loi que prône la République française".

La circulaire du 19 février 2008, émise par Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur de l'époque, appelait les préfets à encourager les maires dans la création de carrés confessionnels, afin de favoriser l'intégration des familles issues de l’immigration.

Le Figaro relate que Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), estime à 600 le nombre de carrés musulmans dans les 40 000 cimetières existants en France et indique que "ce n’est pas suffisant, alors qu’environ 12 000 musulmans meurent chaque année en France".

Moussaoui invoque deux raisons pour la création de ces carrés musulmans : "les tombes musulmanes doivent être orientées vers La Mecque, et quand un imam vient faire une prière collective, s’il le faisait dans un ensemble avec des tombes juives ou chrétiennes, certains crieraient à l’islamisation de la France".

Le président du CFCM ajoute que l’absence de ces carrés musulmans "entraîne l’expatriation de plus de 80 % des corps des musulmans décédés en France" et que cela "ne favorise pas l’intégration de ces populations".

AA