France : François Bayrou jugé pour complicité de détournements de fonds européens
Avec son parti, M.Bayrou est soupçonné d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement.
François Bayrou / Photo: Reuters (Reuters)

L'ex-ministre français François Bayrou, proche allié du président Emmanuel Macron, sera jugé à partir du 16 octobre à Paris, pour complicité de détournements de fonds publics européens.

Le procès est prévu du 16 octobre au 22 novembre, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, confirmée par le parquet.

François Bayrou, 71 ans, ancien ministre de l'Education (1993-1997) et de la Justice (brièvement en 2017), sera jugé pour complicité de détournements de fonds publics européens entre juin 2005 et janvier 2017, en tant que président des partis centristes UDF puis MoDem.

Le 9 mars, deux juges d'instruction ont ordonné un procès pour le pilier de l'actuelle majorité et dix autres cadres des partis qu'il a dirigés.

Ils sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement, pour ces partis.

Pour les juges d'instruction, si ces délits présumés n'ont pas causé "d'enrichissement personnel des députés ou des cadres du parti", ils ont "bénéficié" à l'ex-UDF et au MoDem en allégeant leur masse salariale.

L'enquête avait débuté en mars 2017 après la dénonciation d'une eurodéputée du parti français d'extrême droite Front national, Sophie Montel, sur des emplois présumés fictifs de collaborateurs de 19 de ses collègues de tous bords.

Ces révélations avaient fragilisé le MoDem, principal allié du président Macron, et entraîné en juin 2017 les démissions de M. Bayrou, alors ministre de la Justice, de la ministre chargée des Affaires européennes Marielle de Sarnez et de celle des Armées Sylvie Goulard, un mois après leur entrée au gouvernement.

Des enquêtes comparables visent le Rassemblement national (RN, extrême droite), dont le dossier est en cours de clôture, et La France insoumise (LFI, gauche radicale).

AFP