Erdogan: "Nous avons expliqué à Macron comment Lafarge soutenait le terrorisme en Syrie"
Le président turc a déploré que son pays ait fait l’objet d’accusations immorales, bien qu’il soit le seul à avoir combattu Daech sur le terrain.
Erdogan: “nous avons fait l’objet d’accusations immorales bien que nous soyons le seul pays à avoir combattu Daech sur le terrain" (Others)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déploré le laxisme avec lequel les responsables français ont réagi face aux accusations de soutien au terrorisme qui pesaient contre le cimentier français Lafarge.

Dans une allocution prononcée lors de la 12è conférence des ministres de l'Information de l'Organisation de la coopération islamique à Istanbul, Erdogan a affirmé avoir expliqué "comment le géant français du ciment, appelé Lafarge, soutenait et aidait les organisations terroristes dans le nord de la Syrie, les Français ne l'ont pas compris".

Le président turc a révélé, à ce propos, avoir informé le président français Emmanuel Macron des agissements de Lafarge. “Au Parlement français, ils ont interpellé Macron à propos de cette affaire. Lafarge est devenu l'une des questions les plus importantes de l'agenda de la France", a-t-il dit.

"Le groupe Lafarge est désormais pleinement exposé comme l'une des plus importantes entreprises soutenant le terrorisme", a déclaré le président turc.

Le groupe Lafarge s'est vu infliger, mardi, une lourde amende de 778 millions de dollars par un tribunal américain pour avoir soutenu plusieurs groupes terroristes en Syrie en 2013-2014, dont l’organisation terroriste Daech.

Le président turc déplore, par ailleurs, que son pays d’avoir “fait l’objet d’accusations immorales bien que nous soyons le seul pays à avoir combattu Daech sur le terrain et à en être sorti victorieux".

Et Erdogan de poursuivre: "Aujourd'hui, il est démontré point par point, avec des preuves et des décisions de justice, que ceux qui nous ont calomniés hier, ont fait des affaires avec Daech, ont fait du commerce et ont transféré des millions d'euros aux terroristes".

Erdogan a, en outre, mis en exergue les nombreux avantages, mais aussi les risques, que représentent la diversification des sources d'information et l'implication accrue des médias, notamment des médias sociaux, dans la vie quotidienne.

"La pollution de l'information et la désinformation sont au premier plan de ces menaces", a-t-il dit.

Au cours de cette conférence de deux jours, les ministres et les représentants de haut niveau de 57 pays discuteront des questions qui permettront d'approfondir la coopération dans les domaines des médias, de la communication et de l'information dans le monde islamique.

La conférence se tient sous le thème "Combattre la désinformation et l'islamophobie à l'ère post-vérité", et vise à développer et à renforcer la coopération des pays islamiques dans le domaine des médias et de la communication.

Le président turc a mis en garde contre les "fake news” et le soutien aux organisations terroristes, qui “constituent une face de la médaille, tandis que l'autre face renferme l'islamophobie et la xénophobie".

Il a également rappelé que le cyberterrorisme constitue une menace claire non seulement pour la démocratie et la paix sociale, mais aussi pour la sécurité nationale des pays.

De son côté, le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a soulevé la recrudescence de la discrimination, de la haine et de l'hostilité envers l'islam et les musulmans dans le monde entier, en particulier dans les pays occidentaux.

"Sous l'égide de notre organisation, nous devons mettre en œuvre des mécanismes qui seront exploités au niveau mondial dans la lutte contre l'islamophobie", a insisté M. Altun.



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