Activisme digital: peut-on défendre la cause palestinienne à coup de hashtags? / Photo: Reuters (Reuters)

Les troupes israéliennes ont pris d'assaut le complexe de la mosquée Al Aqsa dans la nuit du 5 au 6 avril pour la seconde nuit consécutive, attaquant les fidèles palestiniens à l'intérieur, quelques heures après avoir effectué un raid sur le troisième site le plus sacré de l'Islam.

Des fidèles ont été empêchés de prier dans la mosquée, tandis que des colons sont entrés dans le complexe sous protection policière.

Alors que les critiques envers Israël se sont multipliées et que des manifestations de soutien aux Palestiniens ont été organisées dans les quatre coins du monde, la mobilisation s’est déplacée sur les réseaux sociaux.

Les hashtags "Free Palestine", "Al-Aqsa Cries for Help" et "Al-Quds" sont arrivés en tête de liste des hashtags les plus fréquemment utilisés sur Twitter dans plusieurs pays. De nombreuses personnes ont exprimé leur ferme condamnation et ont dénoncé les crimes de l'occupation israélienne.

Un des moyens les plus efficaces et les simples pour soutenir une cause passe sans doute par la diffusion d’informations pour augmenter la visibilité du problème. Sur les réseaux sociaux, on parle "d’activisme digital".

L’activisme digital, c’est quoi?

Il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux et les plateformes en ligne pour promouvoir des causes sociales: partager des publications pour alerter sur une situation, utiliser les hashtags pour étendre la visibilité et la popularité, signer des pétitions. Simple, efficace et sans effort, l'engagement de la nouvelle génération se fait surtout à travers les réseaux sociaux.

Pour certains, c’est une forme de "militantisme paresseux", puisque l’individu en question ne fournit pas vraiment d’effort et reste confortablement installé derrière son écran. Alors que les internautes passent de plus en plus de temps sur les réseaux sociaux, en se reprochant, de manière coupable, de gaspiller leur temps devant l’écran et en faisant vainement défiler des pages numériques, cette forme d’engagement est parfois un moyen de satisfaction afin de se donner une bonne conscience.

Pour d’autres, l’utilisation des réseaux sociaux pour promouvoir une cause est un moyen efficace pour informer et sensibiliser les autres afin de produire le changement escompté. Les réseaux sociaux offrent une audience sans limites, ce qui permet d'accroître considérablement l'ampleur du mouvement.

La fréquence de publication et la qualité du contenu revêtent donc une importance capitale pour les retombées de l’engagement.

Le véritable enjeu est que l'activité des utilisateurs s'arrête dès la fermeture de l'application. Bien que ces actions représentent une forme d'engagement, la question des répercussions réelles sur les pratiques d'expression et de mobilisation se pose. Si une activité en ligne seule ne suffit généralement pas à influencer les décisions politiques ou commerciales, combinée à des actions sur le terrain, elle peut devenir significative.

Certaines associations et certains militants exhortent par exemple au boycott des produits israéliens, à manifester, à interpeller les responsables politiques ou apporter un soutien financier afin d’accroitre l’efficacité de la lutte en faveur de la cause palestinienne.

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