Épisode 3, Les rois du coaching africain : Stephen Keshi (Others)

En tant que joueur, Keshi a brillé au poste de défenseur central. Sa robustesse, son sens aigu de l'anticipation et sa capacité à diriger depuis l'arrière ont rapidement attiré les regards sur lui.

À l'âge de 24 ans, il quitte sa terre natale, le Nigéria, pour la Côte d'Ivoire, où il captive les foules du Stade d'Abidjan et de l'Africa Sport pendant deux saisons.

À l’été 1986, il s'envole vers la Belgique, où son étoile brille. Tout d'abord à Lokeren, puis à Anderlecht, où il remporte le championnat en 1991. Il devient rapidement une référence, se portant garant des jeunes Africains qui le rejoignent dont le Ghanéen Nii Lamptey, qu'il prend sous son aile tel un père bienveillant.

Son bref séjour en France, au RC Strasbourg, est marqué par la montée du club alsacien en première division. Son moment de gloire arrive lors des barrages contre Rennes, où il marque un but puissant qui le propulse au statut de héros. Sa dernière saison européenne (1993-94) avec le RWD Molenbeek correspond à une période de blessure qui le limite durant la Coupe du Monde aux États-Unis, ne disputant qu'un seul match.

Par la suite, Keshi a poursuivi sa carrière aux États-Unis et en Malaisie.

Dans les hautes sphères de l’Afrique

Cependant, c'est en tant qu'entraîneur que Keshi s'est hissé à des hauteurs vertigineuses.

Il a réussi à qualifier le Togo pour le Mondial 2006 puis mené le Nigeria avec brio à la victoire lors de la CAN 2013, une compétition que les “Super Eagles” (surnom de la sélection nigérienne) n'avait plus gagnée depuis 1994. Il devient ainsi le deuxième Africain à remporter la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) en tant que joueur et entraîneur, suivant les traces de l'Égyptien Mahmoud El-Gohari. Sa vision, son leadership et sa connaissance du jeu ont été les clés de son ascension.

L'entraîneur nigérian Stephen Keshi tient le trophée de la CAN après sa victoire en finale contre le Burkina Faso en 2013. (Reuters)

Après avoir évalué de nombreux joueurs depuis sa nomination en novembre 2011, Stephen Keshi a orchestré le retour triomphant des “Super Eagles” dans l'élite du football africain, les guidant vers leur 7e finale de la CAN.

Le “Big Boss” a également mené son pays à la phase finale de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, où le Nigeria a été éliminé en huitièmes de finale par la France (0-2).

Un entraîneur défenseur de l’Afrique

En tant qu'entraîneur, Keshi a laissé une empreinte profonde en Afrique et au-delà. Son rôle en tant que sélectionneur du Togo et du Nigeria a contribué à façonner le destin de ces équipes et à les mener vers des performances mémorables dans des tournois internationaux.

Cependant, sa contribution ne s'est pas limitée aux terrains de jeu. Keshi était également un défenseur passionné des joueurs africains et de l'importance de leur développement global. Il a encouragé la croissance des talents locaux et a œuvré pour améliorer les infrastructures et les normes de formation dans de nombreux pays du continent.

Stephen Keshi parle à ses joueurs lors d'un entraînement avant une rencontre qualificative pour le Mondial 2014. (Reuters)

Le décès de Stephen Keshi le 7 juin 2016 a été un choc pour le monde du football. Cependant, son héritage persiste. Il reste une figure emblématique du sport, un modèle de leadership et d'engagement, et un symbole de l'aspiration africaine à l'excellence sur la scène mondiale du football.

Son influence continue de se faire sentir à travers les réalisations des joueurs qu'il a inspirés et formés, et dans les souvenirs durables qu'il a laissés sur et en dehors du terrain.

Retrouvez l'épisode 1 de la série des "Rois du coaching africain" en cliquant ici : Rabah Saâdane, le “maître” des Coupes du monde

Retrouvez l'épisode 2 de la série des "Rois du coaching africain" en cliquant ici : Hassan Shehata, l’architecte des succès égyptiens

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