Karim Benzema, Real Madrid / Photo: Reuters (Reuters)

A l'âge où la plupart des joueurs songent à leur après-carrière, lui est au sommet de son art et peut rêver, comme en 2022, d'un nouveau printemps galactique.

Au Camp Nou, le Ballon d'or est devenu le premier joueur de la riche histoire madrilène a inscrire au moins 20 buts lors de 11 saisons. Devant Ronaldo.

"Le travail qu'il a effectué durant la trêve internationale l'a beaucoup aidé", assure son entraîneur Carlo Ancelotti. Il se trouve dans une condition physique optimale, et avec les qualités qu'il a, il crée des différences. Il reste l'un des meilleurs joueurs du monde. Pas seulement l'un des meilleurs attaquants. C'est l'un des meilleurs joueurs du monde en ce moment".

Un pic de forme qui survient au moment du retour des matches à quitte ou double, et qui rassure après plusieurs pépins physiques.

En fin de contrat le 30 juin prochain, l'ex-Lyonnais a déjà négocié sa prolongation d'un an au Real. Selon la presse espagnole, sa saison 2023-2024 pourrait être sa dernière à Madrid, qui a déjà enrôlé le prodige brésilien Endrick et cherche toujours à séduire Erling Haaland, après le camouflet Kylian Mbappé.

Trois jours après son triplé contre Valladolid (6-0) en Ligua et trois semaines après son but contre Liverpool pour hisser le Real en quarts de finale de Ligue des champions contre Chelsea, Benzema montre qu'il faut toujours compter sur lui.

Historique

Avant lui, seule la légende Ferenc Puskas avait réussi l'exploit, le 27 janvier 1963, de réaliser un triplé chez les Blaugrana en portant le maillot merengue.

Sa prestation a propulsé le Real vers un succès historique: il s'agit de la plus grosse victoire de la "Maison blanche" lors d'un clasico depuis le 5-0 de 1995, et sa plus grosse victoire au Camp Nou depuis le 5-1 de 1963.

"Quelle démonstration !", a titré à sa une Marca, le journal le plus vendu en Espagne, soulignant le coup du chapeau d'un "Benzema des grands soirs", avec une photo du Français, en pleine glissade, poings serrés.

"Trois buts et demi" de Benzema, a glissé le quotidien madrilène As à sa une sous une photo du Ballon d'Or, yeux fermé et bouche rieuse.

Adoubé par la presse et par les supporters, Benzema l'est aussi dans le vestiaire. Après le match, on l'a vu se faire remettre le brassard de capitaine autour du biceps par Nacho, applaudir en compagnie de Vinicius, et sautiller, torse nu, dans les bras de David Alaba, en s'égosillant "Así, así, así gana el Madrid !" ("C'est ainsi que gagne le Real Madrid !", en espagnol).

"Karim est un joueur spectaculaire, un crack mondial. Cela fait 14 ans qu'il est ici, et il continue à mettre des buts année après année, il reste le N.9 indéboulonnable du Real. J'espère qu'il restera", a souhaité son coéquipier Lucas Vazquez après le succès contre Valladolid, dimanche.

Objectif Istanbul

Après sa fantastique saison 2021-2022 qui lui a valu la suprême récompense individuelle, le "Nueve" a eu du mal à trouver son rythme cette saison, gêné par de multiples pépins physiques aux jambes et aux chevilles, qui lui ont fait manquer la Coupe du Monde avec l'équipe de France, dont il a définitivement pris congé en décembre, et un total de 13 matches avec le Real depuis le début de l'exercice 2022-2023.

En son absence, Lionel Messi est grimpé sur le toit du monde au Qatar et il semble difficile de le priver d'un 8e Ballon d'Or. Mais un cas de figure redistribuerait les cartes: si Benzema raflait une deuxième Ligue des champions consécutive, le 10 juin à Istanbul.

"Et pourquoi pas ?", s'est d'ailleurs exclamé Ancelotti quand un journaliste lui a demandé si son joueur pouvait décrocher un nouveau Graal individuel.

AFP