Hervé Renard, sélectionneur de l'équipe de France / Photo: Reuters (Reuters)

"La première chose, c'est y croire, se mobiliser. Ne pas seulement se le dire, mais le faire. Et avoir un état d'esprit exceptionnel. Je ne connais pas d'autres recettes pour gagner", racontait en mai Hervé Renard, le sélectionneur de l’équipe de France féminine à l'AFP.

Depuis le début de sa carrière d'entraîneur, l'ancien joueur de Cannes s'est appuyé largement sur le volet psychologique pour pousser ses équipes et sélections lors de grandes compétitions.

Arrivé en mars à la tête des Bleues, il a orienté son travail, ses causeries et ses échanges hors terrain avec les joueuses sur cet aspect psy.

Car selon lui, c'est ce qui a manqué à l'équipe de France en 2019 et en 2015 pour les deux dernières Coupes du monde (éliminée en quart de finale), mais aussi l'année dernière pour l'Euro en Angleterre (éliminée en demi-finale). Leur meilleure performance au Mondial remonte à 2011, avec une quatrième place.

Surtout que la situation est différente en club: "Dans notre équipe, beaucoup ont déjà gagné dans leurs clubs respectifs. Pourquoi ne pourraient-elles pas appliquer la même recette en sélection? Elles savent comment ça fonctionne, donc c'est possible", avait commenté Hervé Renard.

"Juste avoir confiance en nous"

Pour Selma Bacha, défenseure de l'OL de 22 ans qui a déjà remporté quatre Ligues des champions, les Bleues sont "en train de passer un cap et ce cap là il est mental".

Le sélectionneur "nous dit qu'on a le potentiel pour, mais que c'est dans la tête que cela ne va pas", expliquait à l'AFP début juillet Selma Bacha, avant son entorse à la cheville gauche.

Et "il nous fait prendre conscience qu'on a un gros potentiel, qu'on est les meilleures. Faut juste avoir confiance en nous", a raconté la jeune joueuse, pièce essentielle de la sélection.

"Le coach est juste venu nous rappeler qu'on était une grande équipe", a abondé, la vice-capitaine Grace Geyero à l'AFP fin juin.

En plus des mots, "le sorcier blanc" a voulu amener un nouvel esprit parmi les joueuses: "il y a le mental, qui reste propre à chacune mais on peut créer un mental de groupe à partir d'une cohésion et c'est ce qu'il essaye d'amener, on peut avoir un groupe, mais si on n'a pas cette cohésion, cet élan... Il faut se pousser les uns avec les autres", a précisé auprès de l'AFP la milieu de l'OL Amel Majri, 30 ans, qui cumule les titres avec son club contrairement en sélection.

A l'entraînement, "c'est compétition"

Par exemple: "Si je ne suis pas bien mais qu'il y a un élan et que les autres me boostent et que je sens une vraie cohésion, cela va me donner cet élan de mental que peut-être je n'avais pas, mais que je suis allée chercher", détaille la Lyonnaise. "Quand quelqu'un t'encourage, cela fait la différence".

Selon elle, "c'est cette touche qu'il a en plus, et qu'il n'y avait pas forcément avant", sous les ordres de la sélectionneuses Corinne Diacre, évincée après le retrait de certaines cadres de l'effectif en mars.

Et au quotidien, les séances d'entraînement version Renard, "c'est compétition", ajoute Amel Majri, "on se met en situation, on tire souvent des penalties" pour avoir "avoir un self-control en toutes circonstances".

"Le mental c'est un mélange de tout: d'expérience, de cohésion, cela se crée comme ça et c'est comme ça que tu amènes une joueuse à un autre palier à la fin de la préparation", souligne la joueuse. Et au bout d'une grande compétition ?

AFP