Lionel Messi, Argentine (Others)

Dans le coin gauche, Messi et l'Albiceleste. Deux Coupes du monde au compteur (1978, 1986) mais aucune pour l'attaquant du Paris SG qui, à sa cinquième tentative, espère faire mieux que la finale de 2014 et rejoindre Diego Maradona au panthéon du football argentin et mondial.

En face, Modric, Ballon d'Or 2018, et l'équipe au maillot à damiers. Un milieu de terrain de rêve, le meilleur de la compétition, et la possibilité d'atteindre une deuxième finale de Coupe du monde d'affilée, invraisemblable exploit pour un pays de moins de quatre millions d'habitants.

A 37 ans pour Modric et 35 ans pour Messi, les deux N.10 ont encore émerveillé au Qatar et ont déjà leur place probablement acquise dans l'équipe-type du tournoi. Mais ils cherchent autre chose, bien sûr, lors de cette Coupe du monde qui sera vraisemblablement leur dernière.

Vaillants soldats

Pour Messi, il s'agit de couronner par un titre planétaire une carrière inouïe lors de laquelle le septuple Ballon d'Or a tout gagné, à titre individuel comme collectif, sauf la Coupe du monde.

Le capitaine de l'Albiceleste, déjà quatre fois buteur au Qatar et régulièrement éblouissant, est accompagné dans sa quête par les formidables supporters de l'Argentine, ces bruyants "hinchas" qui seront encore autour de 40.000 mardi au stade de Lusail, dont l'Argentine a fait sa nouvelle maison. Elle y jouera mardi son quatrième match depuis le début du tournoi et compte bien y revenir dimanche pour la finale.

Messi est aussi escorté d'une équipe de vaillants soldats, qui pour certains sont très loin d'avoir la moitié de son talent mais n'ont peur de rien, comme ils l'ont montré lors d'un quart de finale terriblement tendu face aux Pays-Bas (2-2 a.p., 4-3 t.a.b.).

Rodrigo De Paul, Cristian Romero, Julian Alvarez ou Angel Di Maria, dont le sélectionneur Lionel Scaloni espère le retour à 100%, sont tout de même plus que de simples gardes du corps de la star et l'Argentine a des arguments, même si elle n'a pas encore réussi à maîtriser un match de A à Z depuis le début du tournoi.

"On doit continuer sur cette voie, en continuant à progresser et à prendre confiance. Nous avions dit que la Copa America (gagnée en 2021, NDLR) était le début de quelque chose d'important et nous sommes sur ce chemin", a déclaré après le quart de finale l'attaquant Lautaro Martinez, en panne de réussite mais qui n'a pas tremblé au moment de transformer le tir au but décisif contre les Oranje.

"En luttant"

Les Croates aussi ont dû en passer par là pour créer au tour précédent l'une des sensations du Mondial en éliminant le Brésil aux tirs au but après être revenus à 1-1 en toute fin de prolongation.

Au moment de dresser les tableaux des favoris de la Coupe du monde, beaucoup ont sans doute oublié la Croatie en route. Mais Modric et les siens sont bien vice-champions en titre et leur tournoi a de nouveau été un modèle de maîtrise et de science du jeu, autour du majestueux trio de son milieu de terrain Modric-Brozovic-Kovacic et d'un gardien, Dominik Livakovic, qui joue le tournoi d'une vie.

"Une des raisons de notre succès est justement que nous sommes un petit pays, un tout petit pays. Nous savons comment notre pays s'est construit, comment il a conquis l'indépendance. En luttant, parce que vous n'avez rien dans la vie si vous ne le faites pas", a expliqué dimanche Bruno Petkovic.

Le parcours cabossé de l'attaquant croate via une ribambelle de clubs italiens de deuxième zone avant un retour au Dinamo Zagreb, son club formateur, est effectivement un modèle de persévérance. Et vendredi, c'est lui qui a marqué contre le Brésil et fait pleurer Neymar. Messi et l'Argentine sont prévenus, les Croates non plus n'ont peur de rien ni de personne.

AFP