Un village touristique du sud de la France, célèbre pour ses fontaines, a perdu son eau. (Others)

Deux-tiers de la France métropolitaine ont été déclarés en situation de crise de sécheresse cet été.

"Les restrictions d'eau ont débuté en avril mais on avait jusqu'ici conservé l’autorisation de faire couler de l'eau à débit réduit dans quelques fontaines. Depuis fin juillet, c'est l'arrêt complet, la préfecture nous a placés en situation de crise pour la sécheresse", explique à l'AFP Guilhem Millet, responsable de l'office de tourisme de cette ville de 9.000 habitants.

Surnommée "La Perle du Comtat" pour son glorieux passé de capitale du Comtat Venaissin, un ancien état pontifical au Moyen-âge, Pernes-les-Fontaines compte 41 fontaines à l'intérieur de ses anciens remparts.

Habituellement, cela donne à chaque coin de rue une atmosphère bucolique et apaisante qui attire les touristes. D'autant qu'aux fontaines publiques s'ajoutent autant de fontaines privées dans d'anciens hôtels particuliers.

"Ces fontaines sont clairement un atout pour la ville. Mais les touristes, majoritairement français et européens, ne sont pas surpris qu'elles ne coulent plus cet été (...) compte-tenu de la sécheresse qui ne touche pas uniquement la France" mais nombre de pays d'Europe occidentale, explique M. Millet.

"Ces fontaines à vide, ça fend le coeur, mais on comprend tout à fait ce genre de restrictions", abonde Christine Mercel, une touriste de l'Ain (centre-est de la France) qui était venue avec son mari et sa fille à Pernes justement pour ses fontaines.

C'est au XVe siècle que les premières fontaines du village ont été construites. Mais c'est en 1936, que le conseil municipal a voté la transformation du nom du village de "Pernes" à "Pernes-Les-Fontaines". On en comptait 36 à l'époque.

Depuis lors, le village s'est habitué aux restrictions d'eau.

"Chaque été, on coupe les fontaines, alimentées par les canalisations d'eau courante à cause de la sécheresse. D'habitude, cela dure trois ou quatre jours, une semaine au maximum. Il y a toujours un orage, une pluie pour rétablir l'équilibre", explique le responsable de l'office du tourisme.

"Ce qui est particulier cette année, c'est la durée. Les météorologues locaux disent que depuis les premiers relevés de pluviométrie dans le Vaucluse en 1871, le niveau n'a jamais été aussi bas. Il n'est tombé que 93 mm d'eau dans le département depuis le début de l'année alors qu'il en faudrait 270 mm pour avoir un niveau correct", dit-il.

"La tradition dit que boire l'eau de nos fontaines rend amoureux. Une anecdote qui pousse habituellement les touristes à les utiliser", mais cet été, ils en sont privés.

AFP