Mondial-2022: pas d'écrans géants non plus à Bordeaux (Reuters)

"J'aurais vraiment l'impression, si Bordeaux accueillait ces fan zones, d'être complice" de "cette manifestation sportive qui représente toutes les aberrations humanitaires, écologiques et sportives", a déclaré lundi matin à plusieurs médias, dont l'AFP, Pierre Hurmic.

Parmi les raisons du boycott, le traitement des travailleurs immigrés et le nombre de décès dans le cadre de la construction des huit stades du Mondial.

Le bilan officiel n'est que de trois morts, mais l'Organisation internationale du travail (OIT) a fait état dans un rapport de 50 travailleurs décédés dans des accidents du travail au Qatar en 2020 et 500 blessés gravement, un chiffre qui pourrait être plus élevé selon elle en raison de lacunes dans le système de recensement des accidents.

Outre la question des droits de l'homme, Pierre Hurmic se refuse à être "incohérent" par rapport aux efforts demandés à la population en matière "de sobriété énergétique".

"Vous ne pouvez pas appeler vos concitoyens à la sobriété et vous-même vous montrer complice d'aberration énergétique de cette nature" a t-il déclaré, ajoutant que "ceux qui ont attribué en 2010 la Coupe du monde au Qatar étaient à des années-lumière de ce qu'était une sobriété énergétique".

Le maire écologiste de la ville, élu en 2020, a précisé que la décision aurait été la même si le Mondial s'était joué en été, et qu'aucun écran ne serait mis en place si l'équipe de France arrivait en finale.

Samedi, la maire socialiste de Lille Martine Aubry a elle aussi annoncé qu'aucun écran géant ne serait installé, dénonçant un "non-sens au regard des droits humains, de l'environnement et du sport".

Une décision également prise à Rodez et à Strasbourg, notamment.

A un peu plus d'un mois du début de la compétition, M. Hurmic est persuadé "que d'autres maires prendront des décisions identiques dans les jours à venir".

Il a, par ailleurs, indiqué qu'il ne regarderait pas la compétition à la télévision.

AFP