Zelensky met la pression sur l'Otan, dénonce les tergiversations des Alliés (Others)

"Il semble qu'il n'y ait aucune volonté ni de donner à l'Ukraine une invitation à l'Otan, ni d'en faire un membre de l'Alliance", a lancé, dans un tweet très virulent, M. Zelensky, qui doit participer à ce sommet de deux jours.

Jugeant "absurde" que son pays n'ait pas de calendrier d'adhésion, il a estimé que cela encourageait Moscou à "continuer sa terreur" en Ukraine.

"L'indécision est une faiblesse", a-t-il lancé.

La réunion des 31 dirigeants des pays de l'Alliance se tient à à quelque 35 km de la frontière avec le Bélarus, allié de Moscou, et non loin de l'enclave russe de Kaliningrad.

"Nous allons envoyer un message clair, un message positif sur la voie à suivre", a promis le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, en évoquant la future adhésion de l'Ukraine.

Mais le débat entre Alliés se corse quand il faut formuler cette promesse d'adhésion. Kiev "a sa place" dans l'Alliance? Kiev doit avoir "une voie" vers l'adhésion quand "les conditions seront réunies"?

Depuis des semaines, les diplomates cherchent la formule subtile qui satisfera tout le monde, y compris Kiev. Le communiqué final est attendu dans la journée.

Les pays baltes se montrent les plus empressés. "Il n'y aura pas de sécurité et de stabilité en Europe si l'avenir de l'Ukraine n'est pas clairement défini. Nous devons à l'Ukraine une voie claire vers l'adhésion à l'Otan", a déclaré le président lituanien Gitanas Nauseda.

L'Otan va tracer une "voie de réformes" pour l'Ukraine, afin que le pays puisse rejoindre l'Alliance atlantique, mais sans "calendrier", a affirmé le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Le Kremlin, de son côté, a déjà mis en garde l'Otan sur les conséquences "très négatives" pour la sécurité européenne d'une adhésion de l'Ukraine. "Il s'agit clairement d'un sommet de l'Alliance qui a un caractère antirusse fortement prononcé", a fustigé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Déclaration commune du G7

S'il a été très ouvert sur l'assistance militaire conséquente à Kiev, le président américain Joe Biden a toujours été beaucoup plus réservé quant aux promesses d'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance.

Le locataire de la Maison Blanche a évoqué, pour l'heure, un accord similaire à celui qui lie les Etats-Unis et Israël. Tel Aviv reçoit tous les ans plusieurs milliards de dollars de Washington en aide militaire.

Le G7 (France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada) fera une déclaration commune sur des "engagements de sécurité" pour l'Ukraine, a annoncé le chancelier allemand Olaf Scholz.

Berlin va livrer pour près de 700 millions d'euros d'armes supplémentaires à l'Ukraine, a-t-on appris de sources gouvernementales allemandes.

Le président français Emmanuel Macron a de son côté annoncé la livraison de missiles longue portée "SCALP" à l'Ukraine. Ce missile de croisière, qui est développé conjointement par le Royaume-Uni et la France, est lancé depuis les airs. Il a une portée de plus de 250 kilomètres, plus que toutes les autres armes fournies à Kiev par les pays occidentaux.

Ces promesses viennent en complément des dizaines de milliards de dollars d'équipements déjà livrés à l'Ukraine depuis l’offensive russe, il y a un peu plus de 500 jours.

Le sommet de Vilnius est le premier pour la Finlande, qui est devenu en avril le 31e pays à rejoindre l'alliance militaire.

A la veille de cette réunion, les Alliés ont réussi à préserver leur unité en débloquant l'opposition de la Turquie à l'intégration de la Suède dans l'Otan: le président Recep Tayyip Erdogan a finalement accepté de lever son veto à cette candidature, après plus d'un an d'obstruction.

AFP