Zelensky exige le retour des prisonniers en échange de la reprise des exportations russes d'ammoniac (AA)

Dans une interview à Reuters, le président ukrainien a dit avoir proposé cet arrangement aux Nations unies, lesquelles plaident pour une reprise des exportations russes d'ammoniac via l'Ukraine pour atténuer la pénurie mondiale d'engrais. L'ammoniac sert à la fabrication d'engrais utilisés dans l'agriculture conventionnelle.

"Je suis contre le fait de livrer de l'ammoniac en provenance de la Fédération de Russie via notre territoire. Je ne le ferais qu'en échange de nos prisonniers. C'est ce que j'ai proposé à l'Onu", a dit Volodimir Zelensky dans son bureau présidentiel.

Cité par l'agence Tass, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a aussitôt rejeté cette idée.

L'Onu a proposé que l'ammoniac appartenant au groupe agrochimique russe Uralchem soit acheminé par gazoduc jusqu'à la frontière ukrainienne, où il serait acheté par le négociant Trammo, basé aux Etats-Unis.

Ce gazoduc a été conçu pour transporter jusqu'à 2,5 millions de tonnes d'ammoniac par an de la région russe de la Volga jusqu'au port ukrainien de Pivdennyi, appelé Youjne en russe, près d'Odessa sur la mer Noire.

Il a été fermé après l’offensive russe en Ukraine, le 24 février dans le cadre de ce que Moscou qualifie d'"opération militaire spéciale".

Volodimir Zelensky a déclaré que des centaines de soldats russes avaient été capturés dans le cadre de la contre-offensive ukrainienne lancée début septembre dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays. Il a cependant affirmé que la Russie détenait plus de prisonniers de guerre ukrainiens.

Le sort de ces soldats ukrainiens, en particulier ceux qui ont été capturés après avoir résisté pendant des mois au siège russe dans l'aciérie Azovstal de Marioupol, est une question hautement sensible en Ukraine.

Certains de leurs proches étaient rassemblés vendredi à proximité de la présidence ukrainienne à Kiev avec des pancartes réclamant "Ramenez les héros d'Azovstal à la maison".

Reuters