Vote en Suisse: Les femmes devront travailler un an de plus avant la retraite (Reuters)

Selon les projections publiées peu avant 13H00 (11H00 GMT) le oui l'emporte à 51%.

En revanche, une autre initiative populaire scrutée de près à l'étranger, qui tentait de faire interdire l'élevage intensif, a été largement rejetée, avec 63% des votes contre.

Après deux tentatives avortées en 2004 et 2017, Berne devrait donc recueillir suffisamment de voix pour "stabiliser" le système suisse d'assurance vieillesse, soumis à une énorme pression alors que l'espérance de vie augmente et que la génération des baby-boomers atteint l'âge de quitter la vie active.

La partie la plus controversée de la réforme exige que, comme les hommes, les femmes travaillent jusqu'à 65 ans, avant de pouvoir prétendre à une pension à taux plein. Un an de plus qu'à présent.

Moins d'argent, travail plus longtemps

Le Parlement a approuvé l'année dernière les mesures clés de la réforme des retraites, qui comprennent également une hausse de la TVA (adoptée à 56% dimanche), mais les partis et les syndicats de gauche ont dénoncé une réforme "sur le dos des femmes" et ont forcé le référendum.

L'issue du scrutin "est douloureuse pour la gauche et les syndicats, mais surtout pour les personnes concernées", a dit Samuel Bendahan, conseiller national PS, à la télévision publique RTS.

Les opposants à la réforme avaient souligné la discrimination salariale qui continue de frapper les femmes et estiment qu'il est injuste d'augmenter l'âge de la retraite pour elles sans d'abord résoudre ces inégalités.

Les partisans du oui ont souligné que demander aux femmes de travailler un an de plus n'est pas déraisonnable au regard des données économiques et démographiques.

En 2020, les femmes en Suisse ont reçu en moyenne des pensions inférieures de près de 35% à celles de leurs homologues masculins, selon le ministère suisse de l'Economie.

Selon les projections, les cantons francophones se sont prononcés contre la réforme tandis que les cantons alémaniques ont voté pour.

Elevage intensif, oui !

La proposition d'interdire l'élevage intensif, qui aurait pour l'essentiel éradiqué les fermes industrielles dans un pays qui est encore très rural même si l'agriculture pèse relativement peu dans la richesse nationale, a été rejetée par un vote sans appel.

Les Suisses ont estimé que le bien-être des animaux de rente était déjà respecté dans le pays alpin.

Le gouvernement, le parlement et les organisations représentatives des éleveurs étaient fermement opposés à l'initiative.

Selon les lois en vigueur, les fermes ne peuvent pas garder plus de 1.500 porcs à engraisser, 27.000 poulets de chair ou 300 veaux, ce qui exclut les gigantesques fermes industrielles que l'on trouve dans d'autres pays.

Berne avait aussi averti que ces nouvelles règles entraîneraient une hausse significative des prix, tandis que la clause d'importation pourrait avoir un impact sur les relations avec les partenaires commerciaux.

AFP