Violations des droits des migrants commises par la Grèce: une commissaire européenne "choquée" (Reuters)

Johansson a déclaré aux membres du Parlement européen, à Bruxelles, qu'ils ont pris la question au sérieux depuis les premières allégations de refoulement de migrants par la Grèce vers la Turquie.

En février, l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a publié un rapport sur le rôle de Frontex, l'agence européenne chargée de la protection des frontières, dans la violation des droits fondamentaux aux frontières extérieures de l'UE.

Selon Ylva Johansson, le rapport a révélé les manquements individuels de trois cadres de Frontex, dont le directeur de l'époque.

Soulignant que Frontex a l'importante responsabilité de protéger les droits de l'homme tout en assurant la protection des frontières extérieures de l'UE, elle a déclaré que l'abus de pouvoir de la précédente direction de l’agence est un problème très grave.

Cela a nui aux chances de l'institution de remplir son mandat, a-t-elle ajouté.

Selon le rapport de l'OLAF, Frontex a dissimulé des cas de violations potentielles des droits de l'homme à ses propres responsables de la protection des droits fondamentaux, suspendu la surveillance aérienne pour éviter d'enregistrer des activités illégales, cofinancé des unités grecques qui ont procédé à des refoulements et trompé les autorités chargées de superviser l'agence.

Le rapport souligne que les principaux responsables grecs affirment ne pas avoir lu le rapport et le commissaire européen grec, Margaritis Schinas, dont le portefeuille comprend la migration, a refusé de préciser s'il était lui-même informé de ces allégations.

Frontex a fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années pour les mauvais traitements infligés aux migrants, mettant souvent leur vie en danger.

La Turquie et des groupes de défense des droits de l’homme dans le monde ont condamné à plusieurs reprises la pratique illégale de la Grèce consistant à refouler les demandeurs d'asile, affirmant qu'elle viole les valeurs humanitaires et le droit international en mettant en danger la vie de migrants vulnérables, notamment des femmes et des enfants.

Fabrice Leggeri, directeur de Frontex, a démissionné au début de l'année dans le cadre de ce scandale.

Les groupes de défense des droits de l'homme ont également documenté d'autres violations de ces mêmes droits aux frontières de l'UE où opère Frontex.

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