Vers un nouveau site d'enfouissement radioactif dans l'est de la France / Photo: Reuters (Reuters)

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a annoncé mardi avoir officiellement déposé auprès du gouvernement français sa demande, lançant une longue phase d'instruction par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"C'est une étape importante", a salué Pierre-Marie Abadie, directeur général de l'Andra.

Le projet vise à enfouir, à 500 mètres sous terre, au moins 83.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français, d'ici 2035-2040. En cas de feu vert, la construction démarrerait vers 2027.

L'instruction complète du dossier devrait durer "de l'ordre de cinq ans": une trentaine de mois pour la partie technique, une enquête publique vers 2026, avant le décret de création l'année suivante.

Pour l'instant, le site est à l'état expérimental, avec un laboratoire creusé lui aussi à 500 mètres de profondeur depuis une vingtaine d'années.

Différents collectifs écologistes et anti-nucléaires s'opposent toutefois au projet et combinent occupation, manifestations et batailles juridiques.

Le Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) a réagi mardi en estimant que "le gouvernement piétine la loi de 2015 fixant une réduction de la part du nucléaire".

"Cacher ces déchets dangereux, sans réversibilité ni contrôle à long terme, n'est pas du tout une solution", critique Greenpeace.

L'idée de s'en remettre à la géologie - une couche de roche argileuse - repose au contraire sur une protection passive sur des millénaires, indépendamment de l'évolution des sociétés humaines, avancent les promoteurs de cette solution, qui a été retenue par d'autres pays comme la Finlande ou la Suède.

Le site Cigéo doit, selon ses concepteurs, être conçu pour être réversible tout au long de son exploitation, pendant au moins 100 ans, avant sa fermeture, ce qui doit permettre notamment de sortir les déchets si une nouvelle solution technique se profile.

Ce sera à l'horizon 2150 que le stockage devrait être fermé définitivement.

Lancé en 1991, le projet Cigéo a d'abord été pensé pour les déchets du parc actuel, aujourd'hui entreposés à La Hague et d'autres sites nucléaires à travers la France.

AFP