Une grève continue de priver la France en carburants, manifestation contre la vie chère (Others)

Les conséquences de la grève, entamée depuis bientôt trois semaines, restent importantes pour de nombreux secteurs d'activité affectés par la pénurie de carburants.

Près d'une station-service sur trois (27,3%) manquait d'au moins un produit samedi, selon un chiffre communiqué sur la télévision BFMTV par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. Dans la région parisienne, la situation était plus tendue avec 39,9% de stations-service en difficulté.

La grève entamée le 26 septembre chez Esso-ExxonMobil a en revanche été levée jeudi et vendredi dans les deux seules raffineries du groupe en France, Fos-sur-Mer près de Marseille (sud) et Gravenchon en Normandie (nord-ouest).

Le gouvernement a promis un "retour à la normale" dans la semaine qui vient, selon les services de la Première ministre Elisabeth Borne vendredi soir.

Mais la situation reste tendue. Outre les automobilistes, et tout particulièrement les professionnels de santé, qui continuaient ce week-end leur quête de carburant un peu partout en France, de nombreux agriculteurs redoutent désormais de ne pas être en mesure de réaliser leurs semis de céréales d'hiver à temps, faute de carburant, surtout dans le nord du pays.

Malgré un accord salarial avec deux syndicats majoritaires, la grève avait été reconduite par le syndicat CGT jusqu'à mardi pour la raffinerie de Normandie située près du Havre (nord-ouest), la plus importante de France, et jusqu'à mercredi pour celle de Donges (ouest).

"Grève générale"

La CGT compte tenir jusqu'à mardi, journée de "mobilisation et de grève" interprofessionnelle à laquelle ont aussi appelé d'autres syndicats (FO, Solidaires et la FSU).

Dans la perspective de cette d'action, des appels à la "grève générale" ont été lancés, notamment dans les transports (SNCF, RATP, dockers) et dans la fonction publique.

L'opposition de gauche rassemblée dans la Nupes n'a pas attendu mardi et a convoqué ses partisans à manifester dimanche contre "la vie chère et l'inaction climatique", avec l'espoir d'ouvrir un nouveau front contre le gouvernement.

Quelque 30.000 manifestants sont attendus, selon la police qui redoute des débordements liés "à la venue de personnes violentes de l'ultra-gauche, des ultras gilets jaunes qui voudraient perturber la manifestation".

TotalEnergies, où la grève dure depuis le 27 septembre, a signé un accord sur des augmentations salariales dans la nuit de jeudi à vendredi avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC, prévoyant des hausses de salaire de 7% dès novembre et 3.000 à 6.000 euros de primes. La CGT continue elle à réclamer 10% correspondant à l'inflation plus le partage des bénéfices engrangés par l'entreprise pétrolière.

Au deuxième trimestre 2022, TotalEnergies a dégagé d'énormes bénéfices: le groupe français a plus que doublé son bénéfice net, à 5,7 milliards de dollars, contre 2,2 milliards lors du même trimestre en 2021. Des appels émanant de l'opposition, mais aussi des rangs de partis soutenant le président Emmanuel Macron, se font de plus en plus pressants pour taxer ces super-profits, ce que le gouvernement rechigne à faire.

AFP