Un migrant égyptien tué par la police en France - Archives (AP)

Un migrant égyptien de 35 ans est décédé après avoir été atteint mercredi par le tir d'un policier qui tentait de stopper une fourgonnette ayant forcé un barrage, dans le sud-est de la France, a-t-on appris jeudi.

L'homme "est décédé hier (mercredi) en début de soirée", a indiqué à l'AFP Parvine Derivery, procureur de la République adjointe de Nice, confirmant une information du quotidien Nice Matin.

Après une alerte des autorités italiennes, la camionnette frigorifique soupçonnée de transporter "des étrangers en situation irrégulière" avait été localisée dans la nuit de mardi à mercredi à Sospel, près de la frontière italienne, selon les autorités judiciaires françaises.

Le conducteur refusant de s'arrêter, la police des frontières s'était engagée dans une course-poursuite avec le véhicule, jusqu'à l'intervention d'un autre équipage une trentaine de kilomètres plus loin, près de Nice. "La camionnette aurait alors accéléré en direction (de ce) véhicule de police" et l'un des fonctionnaires aurait alors "fait usage de son arme à quatre reprises" pour tenter de la stopper.

La fourgonnette a terminé sa fuite dans un quartier sensible de Nice, où elle a été abandonnée par son conducteur et deux passagers assis à l'avant.

À l'intérieur, cinq migrants ont été découverts, dont l'Égyptien blessé par balle à la tête et transporté "en urgence vitale absolue" à l'hôpital.

Aucun des quatre autres migrants n'a été blessé.

Le policier auteur présumé des tirs a été momentanément placé en garde à vue, interrogé dans le cadre d'une enquête ouverte pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a précisé Mme Derivery. Le policier "fait état d'une légitime défense, évoquant des tirs de riposte face à un danger imminent".

Une seconde enquête a été ouverte pour "aide à l'entrée et à la circulation en France d'étrangers en situation irrégulière dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine", mais aussi "refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger d'autrui et tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique".

La vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, est un des points de passage des migrants entre les deux pays, après leur arrivée via la Méditerranée.

AFP