Ukraine : poursuite des bombardements russes, "nouvelles actions" attendues (Reuters)

Les États-Unis, qui continuent d'augmenter leur aide militaire à Kiev, ont demandé à la Chine de condamner "l'agression russe" en Ukraine et le Royaume-Uni accueille un premier groupe de soldats ukrainiens venus s'entraîner.

Dans le Donbass, dans l'Est de l'Ukraine progressivement conquis, "les frappes brutales de l'artillerie russe ne s'arrêtent pas un jour, Sloviansk, Bakhmout, Avdiivka...", a condamné le président Volodymyr Zelensky, dans la soirée, réclamant encore des armes "modernes et puissantes" pour se défendre.

"En une journée, la Russie a frappé Mykolaïv (Sud), Kharkiv (Nord-Est), Kryvy Rig (ville natale de M. Zelensky dans l'Est, ndlr), les villages de la région de Zaporijjia (Est)... Elle a frappé (...) délibérément, intentionnellement, de simples maisons, des objectifs civils, des gens. Il y a des victimes, morts, blessés", a-t-il énuméré.

Dans l'Est, les habitants de la petite ville de Droujkivka au sud de Kramatorsk ont été réveillés samedi par une attaque de missiles présumée qui a creusé un énorme cratère devant un supermarché lui-même endommagé.

Les forces russes, qui ont annoncé début juillet avoir pris le contrôle de la région de Lougansk, visent maintenant celle de Donetsk pour occuper l'ensemble du bassin minier du Donbass, partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes soutenus par Moscou après l'annexion russe de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Des bombardements russes ont fait au moins un mort et deux blessés à Kryvy Rig selon l'état-major ukrainien.

"Nouvelles actions"

Pour sa part, l'armée russe assure avoir infligé des dégâts importants à l'armée et au matériel ukrainien dans les régions de Mykolaïv et Dnipropetrovsk.

Dans son communiqué, le ministère russe de la Défense revendique aussi des frappes sur les régions de Donetsk et de Kharkiv, où six civils ont été blessés selon le Parquet local ukrainien.

Les "autorités" séparatistes, elles, accusent Kiev d'avoir coupé le gaz à Zaporijjia.

L'armée russe est "en train de se regrouper, ou plutôt de reconstituer ses groupes et prépare de nouvelles actions à Sloviansk, Kramatorsk, Bakhmout", avait estimé vendredi sur Telegram le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko.

Selon lui, "toute la ligne de front est sous un bombardement incessant". Samedi matin, il a fait état de cinq civils tués et sept blessés la veille.

Le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a déclaré samedi que les forces russes visaient la région de Donetsk depuis leurs bases dans la région de Lougansk où il n'y a "pas d'occupation complète" et qui "continue de se battre".

Le gouverneur de Kharkiv et celui de Donetsk ont accusé les forces russes de provoquer avec leurs tirs des incendies notamment dans des champs.

"Ils essaient de détruire les récoltes par tous les moyens", a estimé vendredi ce dernier.

Dans le Sud, la police de la région de Kherson a annoncé l'ouverture de poursuites pénales après la destruction de récoltes par les forces russes.

Armes et diplomatie

La vice-Première ministre Iryna Verechtchouk, citée par des médias ukrainiens, a appelé la population des zones occupées par l'armée russe à évacuer par tous les moyens possibles, avertissant: "Il y aura des combats massifs".

M. Zelensky a par ailleurs mis fin à la mission de cinq ambassadeurs ukrainiens à l'étranger, dont Andriï Melnik, en poste à Berlin, et qui avait jugé ouvertement timide le soutien de l'Allemagne à son pays.

"Une simple rotation comme le veut l'usage", a-t-il assuré.

Il a remercié Washington pour le nouveau volet d'aide militaire annoncé la veille pour un montant de 400 millions de dollars. Cela comprend quatre systèmes de lance-roquettes multiples Himars et un millier d'obus de 155 mm, ce qui doit améliorer les capacités ukrainiennes à viser des dépôts d'armes et la chaîne d'approvisionnement de l'armée russe.

Washington a déjà fourni 6,9 milliards de dollars en assistance militaire à Kiev depuis le début de l'offensive russe, le 24 février.

Les États-Unis ont également exercé une pression diplomatique à l'occasion d'une réunion ministérielle du G20 vendredi en Indonésie.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a demandé samedi à son homologue chinois Wang Yi lors d'un entretien de prendre ses distances avec Moscou et condamner "l'agression" russe contre l'Ukraine.

La veille, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait claqué la porte de la réunion du G20 après un torrent de critiques concernant l'offensive russe en Ukraine.

De son côté, le Royaume-Uni a annoncé samedi l'arrivée d'un premier groupe de soldats ukrainiens dans le cadre d'un "ambitieux nouveau programme d'entraînement" mobilisant 1.050 militaires britanniques, dévoilé le 17 juin à Kiev par le Premier ministre aujourd'hui démissionnaire Boris Johnson.

AFP