Tunisie: le FMI doit tenir compte de l'impact social des réformes (AFP)

Le FMI a réclamé en contrepartie des réformes profondes.

Dans l'espoir d'obtenir ce prêt, le gouvernement tunisien a soumis au FMI un plan de réformes qui prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction de certaines subventions et une restructuration des entreprises publiques.

Mais la centrale syndicale tunisienne UGTT a mis en garde le gouvernement contre toute "réforme douloureuse" dans le cadre d'un nouveau prêt du FMI.

En recevant mardi le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, Jihad Azour, M. Saied a reconnu la "nécessité d'introduire des réformes majeures", tout en réclamant que celles-ci "tiennent compte des dimensions sociales", selon un communiqué de la présidence.

"Il y a des droits dont bénéficient les humains, tels les soins et l'éducation, qui ne sauraient être abordés selon une approche de profits et de pertes", a-t-il ajouté.

M. Azour a affirmé avoir abordé avec M. Saied "la coopération et la coordination entre le FMI et l'équipe gouvernementale tunisienne", de même que "les perspectives d'avenir en ce qui concerne la situation économique en Tunisie, dans la région et dans le monde".

Fin mai, le gouverneur de la Banque centrale Marouane Abassi a indiqué que le recours à un prêt du FMI était "indispensable” et même "impératif" pour la Tunisie face à un gonflement du déficit budgétaire et de l'endettement.

Une équipe du FMI venue à Tunis en mars avait noté "les défis structurels majeurs" du pays, confronté à "des déséquilibres macroéconomiques profonds, une croissance très faible malgré son fort potentiel, un taux de chômage trop élevé, un investissement trop faible, et des inégalités sociales".

A ces difficultés majeures s'est ajouté l'impact de la guerre en Ukraine qui provoque une flambée des prix agricoles, l'Ukraine et la Russie étant les principaux fournisseurs de blé du Maghreb.


AFP