Bombardements au Nord de Khartoum ce jeudi 11 avril / Photo: Reuters (Reuters)

Un an après le début du conflit armé, les deux camps sont toujours face à face et aucun ne semble prêt de l’emporter. Les combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide ( FSR) ont débuté le 15 avril 2023 à Khartoum.

Le président Omar El-Bechir est chassé en 2019. Quelques mois plus tard, le chef de l’armée Abdel Fattah Al-Burhan prend le pouvoir et dirige toujours le pays. Mais, le pays dispose également d’une forte milice qui date du conflit au Darfour et compte 100 000 hommes.

Très vite, la tension monte et les deux chefs s’invectivent sur le partage du pouvoir et le calendrier d’intégration des miliciens dans l’armée nationale. Le chef de l’armée soudanaise est soutenu par l’Egypte, le second, le général Hemetti finance sa guerre grâce aux mines d’or du pays et a récemment été reçu par plusieurs pays voisins comme le Kenya, ou l’Ethiopie.

La capitale Khartoum est l’épicentre des combats, les autorités soudanaises ont quitté la ville et la moitié de sa population a dû fuir. Les combats ont touché l’ensemble du pays, huit millions et demi de personnes ont dû fuir et cinq millions souffrent de famine. Le seul aéroport encore ouvert est celui de Port-Soudan à l’ouest du pays. Les deux tiers des hôpitaux sont détruits ou inopérants. Depuis début février, les télécommunications et l’électricité sont coupées dans la capitale.

La crise humanitaire est sans précédent dans cette partie du monde et l’accès aux populations dans le besoin reste difficile. 18 millions de Soudanais (sur 48 millions) sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë, selon l’ONU. Les différentes ONG rapportent toutes des cas de disparitions, le ciblage des personnes selon leur ethnie, des viols et des massacres. Un rapport d’experts de l’ONU adressé le 15 janvier 2024 au Conseil de sécurité, dévoile que les FSR ont commis des massacres (15 000 morts selon les estimations) dans l’Ouest du Darfour notamment dans la ville d’Al-Geneina.

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Le 15 avril, la France co-présidera avec l’Allemagne et l’Union européenne une conférence humanitaire internationale pour le Soudan qui se tiendra à Paris en présence de l’ONU et de l’Union africaine et des ONG présentes dans le pays. L’objectif est de collecter 3,8 milliards d’euros.

Face à cette crise humanitaire, un collectif d’humanitaires et d’ONG a dénoncé début avril l'ambiguïté de la France. Celle-ci organise toujours des expulsions de sans-papiers vers le Soudan selon eux. Une de ces expulsions a eu lieu en décembre dernier via l’Egypte.

TRT Français et agences