Plus d'un million de personnes ont déjà fui le Soudan / Photo: AFP (AFP)

C'est le "double" des fonds demandés en mai, a indiqué l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), alors que l'ONU peine à recueillir l'argent promis il y a quelques mois par la communauté internationale pour l'aide au Soudan.

Plus d'un million de personnes - dont des réfugiés - ont déjà fui le Soudan vers les pays voisins, selon un communiqué du HCR.

La guerre qui a éclaté le 15 avril entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait 5.000 morts, selon le bilan très sous-estimé de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), et un total de 4,8 millions de déplacés et réfugiés, selon l'ONU.

"La crise a entraîné une demande urgente d'aide humanitaire car ceux qui arrivent dans les zones frontalières isolées se trouvent dans une situation désespérée" en raison notamment d'infrastructures insuffisantes, a indiqué dans le communiqué le directeur régional du HCR pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et la région des Grands Lacs, Mamadou Dian Balde.

Les partenaires de l'ONU sur le terrain "font tout leur possible pour soutenir ceux qui arrivent et leurs hôtes, mais sans ressources suffisantes de la part des donateurs, ces efforts seront sévèrement réduits", a indiqué ce responsable du HRC, en charge de coordonner l'aide aux réfugiés fuyant le Soudan.

Eau, nourriture, abris... les besoins des personnes fuyant le Soudan sont nombreux, alors que les pays d'accueil - République centrafricaine, Tchad, Egypte, Ethiopie et Soudan du Sud - hébergeaient déjà des centaines de milliers de personnes déplacées avant cette crise.

La situation sanitaire désastreuse des nouveaux arrivants est de plus en plus préoccupante et nécessite une attention urgente, alerte le HCR. Des taux élevés de malnutrition et des épidémies notamment de choléra et de rougeole sont ainsi observés dans les pays d’accueil, entraînant des décès.

"Il est extrêmement bouleversant de recevoir des informations faisant état de décès d'enfants qui auraient pu être évités si les partenaires avaient disposé de ressources suffisantes", a observé M. Balde. "L'action ne peut plus être retardée.

"La communauté internationale doit être solidaire des gouvernements et des communautés d'accueil et s'attaquer au sous-financement persistant des opérations humanitaires", a-t-il demandé.

AFP