Manifestation pour le climat  / Photo: AA (AA)

Avec le premier "Sommet africain pour le climat", Nairobi inaugure une période de quatre mois intenses pour les négociations climatiques internationales, qui atteindront leur apogée lors de la COP28 à Dubaï où se jouera la question cruciale de la fin des énergies fossiles.

Pendant trois jours, plusieurs leaders et responsables africains et internationaux, dont le secrétaire général de l'ONU António Guterres, seront à Nairobi pour participer à cet événement, initié par le président kényan William Ruto, qui aspire à ce que ce sommet favorise l'émergence d'un consensus africain sur les enjeux liés au développement et au climat.

Mettre en avant le potentiel de l’Afrique

Les dirigeants africains cherchent activement à mettre en avant le potentiel de l'Afrique en tant que puissance industrielle verte et appellent la communauté internationale à débloquer les financements prévus pour le continent.

Afin de maintenir le réchauffement climatique en dessous de +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, conformément à l'accord de Paris, il est essentiel d'investir 2 000 milliards de dollars par an dans ces pays au cours de la prochaine décennie, d’après les estimations du FMI.

Un projet de "Déclaration de Nairobi", encore en cours de négociation, met en avant le potentiel exceptionnel de l'Afrique pour contribuer de manière substantielle à la solution, en raison de ses vastes ressources en énergies renouvelables, de sa main-d'œuvre jeune et de ses réserves significatives de cobalt, de manganèse et de platine, essentielles pour les technologies de batteries et d'hydrogène.

Le projet s'engage également à tripler la part des énergies renouvelables sur le continent, passant de 20% de la production électrique en 2019 à 60% d'ici 2030. Des pays tels que le Kenya sont déjà en avance, avec près de 94% de leur électricité provenant de sources renouvelables.

Cependant, les dirigeants africains insistent sur les obstacles financiers considérables auxquels leur continent est confronté, en particulier en tant que région très vulnérable aux changements climatiques, où près de 500 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité.

Injustice climatique

L'Afrique, qui détient 60% des meilleures ressources mondiales en énergie solaire, dispose pourtant d'une capacité installée équivalente à celle de la Belgique, principalement en raison du faible flux d'investissements mondiaux dans la transition énergétique vers le continent africain, qui ne représente que 3% du total.

La région connaît également une montée alarmante de sa dette, due à la pandémie de Covid-19, à l'offensive russe de l'Ukraine et aux impacts climatiques, ce qui met en péril son développement et suscite des inquiétudes quant à une "décennie perdue", selon la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique.

Par ailleurs, l’engagement que les pays riches, émetteurs historiques de gaz à effet de serre, ont pris en 2020 de porter à 100 milliards de dollars par an leur aide pour lutter contre le changement climatique n’a pas été honoré, ce qui a sérieusement ébranlé la confiance des nations moins développées dans la volonté des d’assumer leur responsabilité.

TRT Francais