Des forces de l'Union africaine censées protéger le pays contre les attaques des Al Shebbab. Photo: Reuters (Others)

La force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) a annoncé mercredi avoir commencé à se retirer de ce pays fragile de la Corne de l'Afrique, et ce conformément à une résolution de l'ONU.

La Somalie, l'un des pays les plus pauvres de la planète, fait face depuis plus de 15 ans à une insurrection du groupe Al shebab affilié à Al-Qaïda.

Pour contrer cette insurrection, l'Union africaine a déployé en 2007 une force composée de 20.000 militaires, policiers et civils venus d'Ouganda, du Burundi, de Djibouti, d'Ethiopie et du Kenya, baptisée Amisom.

L'Atmis a ensuite pris le relais de l'Amisom en avril 2022, avec pour objectif de céder l'entière responsabilité de la sécurité du pays aux forces somaliennes fin 2024.

L'Atmis "a commencé à se retirer" de Somalie, en accord avec une résolution de l'ONU qui entérine le retrait de "2.000 soldats d'ici fin juin 2023", selon un communiqué de la force de l'Union africaine.

Des soldats somaliens ont pris le relais de forces de l'Atmis sur une base de l'Etat de Hirshabelle, dans le centre du pays, poursuit le communiqué.

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a déclaré une "guerre totale" aux shebab, et a lancé en septembre une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines.

Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes.

Fin mai, les shebab ont revendiqué une attaque contre une base tenue par des militaires ougandais de l'Union africaine à Bulo Marer, à 120 km au sud-ouest de la capitale Mogadiscio. Selon les autorités ougandaises, 54 soldats ont été tués dans cette attaque, l'une des plus meurtrières ces derniers mois dans le pays.

Al Shebab a également revendiqué l'attaque d'un hôtel de la capitale somalienne en juin, qui a fait neuf morts (six civils et trois membres des forces de sécurité).

Dans un rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en février, le secrétaire général Antonio Guterres a affirmé que 2022 avait été l'année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.

Agences