Sénégal: les transporteurs routiers décrètent une grève illimitée / Photo: AA (AA)

Les membres de l'Union des transporteurs routiers du Sénégal ont entamé mercredi une grève illimitée pour protester contre les mesures prises par le gouvernement dans le secteur routier.

Lors d'un conseil interministériel tenu le 9 janvier à la suite de l'accident de Sikilo à Kaffrine (centre) ayant causé la mort de 42 personnes, le gouvernement avait annoncé 22 mesures pour réduire les accidents devenus trop récurrents sur les routes.

L'entrée en vigueur du mot d'ordre de grève a quelque peu perturbé le transport public détenu majoritairement par des privés.

Les cars Ndiaga Ndiaye, très convoités dans le transport urbain à Dakar, étaient rares dans certains endroits de la capitale.

"J'ai dû me résoudre à prendre un bus Tata pour rallier Pikine (un des 5 départements de Dakar). Pas l'ombre d'un Ndiaga Ndiaye", a expliqué à Anadolu Lamine Fall, un habitué de ce type de véhicule dont l'avantage est de pouvoir convoyer des bagages en plus des passagers.

Des organisations telles que le cadre unitaire des syndicats de transporteurs du Sénégal (Custrs) n'ont pas suivi le mot d'ordre de grève.

"Notre organisation a décidé de ne pas participer à cette grève parce que le contexte n'est pas propice. Dimanche passé, un autre accident de la route a fait 22 morts. Donc, nous sommes en deuil et devons penser aux familles éplorées", a indiqué à Anadolu Fallou Samb, secrétaire administratif du Custrs.

"Nous avons pris acte des mesures prises par le gouvernement. Elles ne nous agréent pas mais le plus important c'est d'aller à la table des négociations au lieu de se livrer à un bras de fer avec l'Etat", a insisté Samb, notant des " impacts minimes" de la grève en cours.

De son côté, Gora Khouma, président de l'Union des routiers, a affirmé que la grève va se poursuivre jusqu'à la levée de certaines des mesures qui sont irréalisables actuellement.

"Nous avions émis des réserves quant à l'applicabilité effective de ces mesures", a-t-il noté.

"Un délai d'un an a été donné pour les porte-bagages qui devront définitivement être enlevés. Il y a aussi la question de l'importation de pneus et la visite technique pour véhicules. On attend que le gouvernement ouvre des concertations sérieuses", a expliqué Khouma.

AA