La procédure d’expulsion diligentée contre Hassan Iquioussen a suscité une vague d’indignation. (Others)

Des dizaines de militants, d’associatifs et de simples soutiens, se sont mobilisés ce jeudi en venant assister à l’audience qui se tenait devant le tribunal administratif de Paris où était examiné le référé-liberté déposé par l’imam Hassan Iquioussen, pour contester sa procédure d’expulsion. Le délibéré est attendu vendredi.

Les soutiens de Hassan Iquioussen sont très nombreux à s’être déplacés pour assister à l’audience qui opposait Hassan Iquioussen, représenté par son avocate maître Lucie Simon, au ministère de l’Intérieur.

Cette dernière, qui a salué, au cours d’un point presse après l’audience, le fait que cette affaire soit jugée par un collège de magistrats et non par un juge unique, a tenu à rappeler que le référé-liberté déposé par ses soins ne vise qu’à faire suspendre l’arrêté d’expulsion en attendant que l’affaire puisse être jugée sur le fond.

« Monsieur Iquioussen croit en la justice française et nous avons espoir », a-t-elle souligné.

Maître Simon est, par ailleurs, revenue sur la décision de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme), pour rappeler que l’instance européenne ne s’est absolument pas prononcée sur le fond du dossier mais qu’elle a « simplement refusé de l’étudier dans le cadre des mesures provisoires ».

« La menace à l’ordre public n’est pas caractérisée et en tout état de cause il y a des atteintes aux libertés fondamentales qui sont disproportionnées », a dénoncé son avocate Maître Lucie Simon dans un entretien à l’Agence Anadolu en début de semaine, pointant « une atteinte grave et illégale à salib erté d'expression, de religion et à sa vie privée et familiale ».

Elle ira « évidemment jusqu’au conseil d’Etat » si le tribunal administratif venait à considérer que cette procédure d’expulsion était légitime.

La procédure d’expulsion diligentée contre Hassan Iquioussen a suscité une vague d’indignation dans les rangs militants comme associatifs et religieux.

Pointant du doigt une « manœuvre politique grossière », l’UJFP (Union juive française pour la paix) estime, dans un communiqué, que le « racisme d’État poursuit son projet de discrimination d’une partie de la population, depuis le vote de la loi scélérate dite "séparatisme" ».

Pas moins de 26 mosquées du département du Nord ont également publié une communication commune pour témoigner en faveur de Hassan Iquioussen, au même titre que le Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) et du Conseil Théologique des Imams du Rhône (CTIR).

Le député du Nord, David Guiraud, a lui aussi dénoncé la mesure diligentée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

La LDH (Ligue des droits de l’homme), qui a dépêché un de ses avocats à l’audience, a pour sa part réaffirmé par voie de communiqué qu’une tel le expulsion « serait effectuée en violation manifeste des règles de droit ».

AA