Russie: nouvelle attaque contre une raffinerie, un mort (Others)

L'armée russe a par ailleurs affirmé avoir abattu dans la nuit 35 drones ukrainiens au-dessus de différentes régions de la Russie, dont celle de Moscou, un chiffre particulièrement élevé.

Les attaques ukrainiennes se sont multipliées cette semaine dans le pays, où se déroule dimanche le dernier jour du scrutin présidentiel.

"L'incendie sur le territoire de la raffinerie de pétrole de Slaviansk est maintenant complètement éteint", a indiqué le quartier général opérationnel de la région de Krasnodar sur Telegram. "Selon les informations préliminaires, une personne est décédée au moment de l'attaque de drone, la cause probable du décès étant une crise cardiaque".

La raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban se trouve dans la région de Krasnodar, à l'est de la mer d'Azov.

Samedi, une raffinerie a été incendiée à Samara, à quelque 1.000 km de la frontière ukrainienne, après des attaques de drones.

Une raffinerie de pétrole a aussi été visée par un drone mercredi à Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou, faisant des blessés. Mardi, une autre raffinerie avait été visée dans la région de Nijni Novgorod, à 800 km de la frontière avec l'Ukraine et un incendie s'est déclaré le même jour dans un complexe de carburant dans la région d'Oriol, à environ 160 km de la frontière ukrainienne.

Au total, le ministère russe de la Défense a indiqué que la défense aérienne avait "intercepté et détruit 35 drones au-dessus" des régions de Moscou, Belgorod, Kalouga, Oriol, Rostov, Laroslavl, Koursk et Krasnodar.

Par ailleurs, à Belgorod samedi, une ville russe très proche de l'Ukraine et souvent prise pour cible, deux personnes sont mortes dans des frappes.

Missiles russes sur Odessa

Vendredi, Vladimir Poutine avait juré que les attaques ukrainiennes sur le territoire russe ne resteraient pas "impunies", et au moins 20 personnes ont été tuées et 70 blessées ce même jour dans l'une des plus grandes attaques de missiles russes sur Odessa, une grande ville portuaire du sud de l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une "attaque absolument ignoble" effectuée à l'aide de deux missiles, dont le deuxième a frappé "au moment où les sauveteurs et les médecins arrivaient sur le site de l'attaque".

Cette double frappe a fait 20 morts, selon les services de secours, et 73 blessés, selon le dernier bilan fourni sur Facebook par le procureur général d'Ukraine, Andriï Kostine.

"Des habitants, un ambulancier et un secouriste" figurent parmi les personnes tuées, avait peu auparavant déclaré le gouverneur régional, Oleg Kiper, sur Telegram. Au moins huit employés des services d'urgence ont été blessés, avait précédemment dit le procureur.

La mairie a décrété une journée de deuil samedi à la suite de cette attaque, l'une des plus meurtrières sur Odessa depuis le début de l’offensive russe il y a deux ans.

Selon l'armée ukrainienne, les forces russes ont tiré "des missiles balistiques Iskander, de Crimée", annexée par la Russie en 2014. Il y a eu deux frappes consécutives sur le même site, a précisé le service des situations d'urgence.

Un premier tir de missile ayant endommagé des infrastructures civiles et provoqué un incendie, des secouristes sont arrivés et ont commencé à "éteindre le feu, déblayer les décombres et rechercher des victimes" lorsque "l'ennemi a lancé une autre attaque de missile", a expliqué le service des situations d'urgence.

Sur des images diffusées par les services d'urgence ukrainiens, on peut voir des secouristes blessés, le visage maculé de sang et de poussière, aidés par leurs collègues.

Il s'agit de la troisième attaque mortelle depuis début mars sur Odessa.

Le 3 mars, une frappe de drone sur un immeuble d'habitation a fait 12 morts, dont cinq enfants, et le 6 mars un bombardement a fait cinq morts, au moment où le président Zelensky et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis étaient en déplacement dans cette ville.

Ces derniers mois, la Russie a multiplié les attaques sur la ville et son port, une plateforme essentielle pour les exportations céréalières ukrainiennes en mer Noire via un couloir maritime instauré par Kiev après la sortie de Moscou d'un accord qui permettait à l'Ukraine d'exporter sa production.

Ce vendredi, jour où les Russes ont commencé à voter pour un scrutin présidentiel que Vladimir Poutine est assuré de remporter, Moscou et Kiev ont aussi fait état de civils tués dans des attaques mutuelles d'artillerie et de drones pendant la nuit.

Dans la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, un civil et combattant ont été tués et deux civils blessés dans des bombardements ukrainiens, a annoncé le gouverneur de ce territoire, Viatcheslav Gladkov.

Des combattants russes pro-Kiev ont lancé ces derniers jours des incursions dans plusieurs régions russes. L'armée russe a assuré vendredi les avoir toutes repoussées.

Intenses attaques dans l'est

Les autorités d'occupation installées par Moscou ont pour leur part affirmé dans la matinée que trois enfants étaient morts dans des bombardements ukrainiens nocturnes à Donetsk, une ville de l'est de l'Ukraine contrôlée par la Russie.

La police ukrainienne a de son côté annoncé que des attaques de drones russes pendant la nuit avaient provoqué la mort d'un couple et fait deux blessés, des adolescents, dans la région de Vinnytsia (centre-ouest), à plus de 400 kilomètres de la ligne de front.

Dans le sud de l'Ukraine, une femme de 76 ans est morte dans un bombardement russe sur la région de Zaporijjia, a souligné l'administration régionale.

Le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky a déclaré vendredi que la Russie avait "concentré ses principaux efforts" autour d'Avdiïvka, une ville prise aux Ukrainiens en février, et y tentait "depuis plusieurs jours de percer la défense" ukrainienne.

Parallèlement, le centre ukrainien chargé des prisonniers de guerre a annoncé avoir récupéré les dépouilles de 100 soldats tombés au front.

Ce type d'échanges ainsi celui de militaires captifs constituent l'un des derniers domaines dans lesquels Moscou et Kiev coopèrent depuis le début de l’offensive.

AFP