Réception du Crif à l’Elysée.. Macron assimile l’antisionisme à de l’antisémitisme (Others)

“L’antisionisme est de l’antisémitisme”

Depuis longtemps, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif) et des élus français militent activement pour incriminer et pénaliser l’antisionisme. En octobre dernier, 16 sénateurs français avaient déposé une proposition de loi visant à pénaliser l’antisionisme avec une peine allant jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende.

Ainsi, non satisfait des résultats, le Crif a persisté en ouvrant la soirée à l’Elysée avec une vidéo où l’ancien ministre de la Justice Robert Badinter, décédé le mois dernier, relate son enfance difficile liée à l’antisémitisme avant d’asséner que “l’antisionisme en réalité, c’est l’antisémitisme”, selon les journalistes Meriem Laribi et Cemil Sanli présents à l’Elysée ce soir-là.

Après une réunion à huis clos dans une salle annexe, entre le Président de la République Emmanuel Macron et celui du Crif, Yonathan Arfi, ce dernier a pris la parole pour s’adresser aux invités.

“Ni la loi, ni les forces de l’ordre n’ont pu empêcher la montée de l’antisémitisme en France”, a lancé le président du Crif, qui a par ailleurs dénoncé les “ambiguités coupables de Mélenchon et les récupérations douteuses de Marine Le Pen”.

Mais tout comme ses prédécesseurs, Yonathan Arfi n’a pas manqué de faire la morale aussi au président de la République - un privilège que seuls les présidents du Crif possèdent- en critiquant, sans ambages et devant lui, les votes de la France à l’ONU concernant les appels au cessez-le-feu à Gaza.

En 2015, sur les ondes de franceinfo, la journaliste Elisabeth Lévy faisait remarquer que les ministres français se faisaient “platement engueuler” par le président du Crif Roger Cukierman, sous le rictus très significatif de son successeur Richard Prasquier.

Yonathan Arfi a poursuivi son discours en reprenant pour son compte le mensonge autour de l’”acte antisémite” à Sciences-Po Paris, tout en demandant une Commission d’enquête parlementaire sur l’antisémitisme à l’université.

Mais le président du Crif n’en était pas à sa dernière requête.

“Comment tolérer qu’une chaîne comme Al Jazeera soit autant diffusée !”, s’est-il aussi exclamé devant le président de la République.

“Plus grand massacre antisémite”

A son tour, le président français a pris la parole pour affirmer que “l’ombre de la mort, chacun l’a ressentie le 7 octobre dernier, lors du plus grand massacre antisémite de notre siécle”.

“L’ombre malheureusement est revenue sur notre sol”, a poursuivi Emmanuel Macron qui explique avoir été “intraitable pour réprimer l’antisémitisme où qu’il soit, dans la rue, derrière les écrans, dans nos universités”.

Mais plus encore, sous les applaudissements, le président de la République semble avoir bien retenu les insistances du président du Crif et a appelé à “combattre avec la même force l’antisionisme dont [j’ai] toujours dit que la nature est antisémite”.

A la fin des deux discours, les journalistes qui n’avaient pas le droit de poser des questions et n’étaient pas invités au buffet, ont été priés de quitter la salle via le jardin et le parking, et non par l’entrée principale.

Le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, avait déjà anticipé ce qui allait se profiler lors de cette réunion, en condamnant un jour avant le “rôle épouvantable” du Crif qui “qualifie d’antisémite tout ce qui n’est pas de son avis”.

Après l’affaire des faux tags antisémites, les campagnes de diabolisation contre Dominique de Villepin, l’affaire Sciences-Po, en France, le chantage à l’antisémitisme devient une nouvelle arme que le Crif n’hésite pas à brandir pour faire taire toute tentative de critique.

TRT Francais