Ce soldat israélien présentant un calendrier comme une liste de noms de combattants du Hamas au sein de l'établissement pédiatrique Al-Rantissi à Gaza, avait défrayé la chronique en octobre 2023 (Others)

De récents rapports des médias américains et israéliens révèlent que le gouvernement israélien a orchestré une campagne d'influence secrète de 2 millions de dollars, visant les législateurs américains pour renforcer le soutien à sa guerre contre la bande de Gaza.

Cette opération sophistiquée, menée par le ministère israélien des Affaires de la Diaspora, utilise de faux comptes sur les réseaux sociaux et des sites web pour diffuser des messages islamophobes, anti-immigrants et anti-palestiniens.

La Hasbara, arme de désinformation massive

La “Hasbara” est une stratégie de propagande israélienne dérivée d’un terme hébreu signifiant "explication", critiquée pour ses méthodes de désinformation et de manipulation de l'opinion mondiale en faveur d'Israël, faisant fi de tout principe de déontologie.

Selon le New York Times et le journal israélien Haaretz, l'opération a débuté peu après le début de la guerre en octobre.

Elle visait à influencer l'opinion publique aux États-Unis et au Canada, en créant des centaines de faux comptes sur X, Instagram et Facebook, avec des dizaines de milliers d'abonnés.

Ces comptes, ainsi que de faux sites web, ont diffusé du contenu soutenant les actions israéliennes et dénigrant les musulmans, les immigrants et les Palestiniens.

Fake Reporter, une ONG spécialisée dans la lutte contre la désinformation, décrit les messages de la campagne au Canada comme présentant les citoyens canadiens d'origine musulmane comme une menace pour les valeurs occidentales et suggérant que les musulmans du Canada cherchent à appliquer la charia”.

Une agence israélienne aux manettes

La semaine dernière, Meta et OpenAI ont publié un rapport révélant une campagne "probablement générée par l'IA" liée à Stoic, agence de marketing basée à Tel Aviv. Les rapports publiés, mercredi, sont les premiers à lier les efforts de Stoic à ceux du gouvernement israélien.

Le ministère israélien des Affaires de la Diaspora a nié toute implication avec cette campagne ou avec Stoic lorsque, interrogé, par le Times.

Cependant, FakeReporter a montré que la campagne ciblait plus d'une douzaine de législateurs américains, principalement des démocrates et des membres afro-américains de la Chambre des représentants et du Sénat.

Contrairement aux campagnes d'influence menées en Israël qui ciblent le grand public, cette opération se concentre spécifiquement sur les législateurs américains. "Sa stratégie consiste à créer la perception d'un soutien américain généralisé à Israël et à ses actions depuis le 7 octobre", indique l'analyse de FakeReporter.

Les faux comptes se faisaient passer pour des étudiants, des électeurs, des législateurs et des citoyens préoccupés. Ils publiaient tous du contenu en faveur de la guerre d'Israël et dénigraient les musulmans, les immigrants et les Palestiniens. Haaretz a également rapporté que certains contenus incluaient de la désinformation sur l'antisémitisme sur les campus universitaires.

Les législateurs américains

Les législateurs ciblés identifiés par le Times incluent des démocrates tels que le chef de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, le représentant, Ritchie Torres, et le sénateur Raphael Warnock.

Haaretz et le New York Times ont basé leurs reportages sur de multiples sources anonymes et des informations corroborant le programme. Stoic a refusé de commenter en réponse aux demandes des médias.

Ce n’est pas la première fois qu’Israël orchestre de telles manipulations. En octobre 2023, le média canadien The Breach a révélé que le consulat israélien de Toronto avait commandé un sondage d'opinion afin de manipuler l'opinion publique canadienne sur la guerre d'Israël contre Gaza.

Le sondage tentait de faire pencher les résultats en faveur des actions génocidaires d'Israël à Gaza.

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