Madagascar, la commission électorale entérine la candidature de M. Rajoelina  / Photo: Reuters Archive (Reuters Archive)

La commission électorale de Madagascar, a pris note de la candidature du président sortant Andry Rajoelina à la présidentielle du 9 novembre prochain. Durant plusieurs semaines, une bonne partie de l’opposition avait argué en vue de la disqualification de la candidature de Rajoaline du fait de sa nationalite française.

"Avoir tiré le numéro trois n'est pas un hasard, c'est la Trinité (...) C'est le trois gagnant, le père, le fils et le saint-esprit", a immédiatement ironisé M. Rajoelina, interrogé par l'AFP.

Les Malgaches se rendront aux urnes le 9 novembre pour le premier tour, quant au second, il est prévu le 20 décembre. M. Rajoelina a lancé sa campagne la semaine dernière, au cours d'une cérémonie mêlant concert, écrans géants et drapeaux à son effigie. Plusieurs milliers de partisans ont assisté au spectacle.

Samedi, la Cour constitutionnelle a levé un obstacle en rejetant trois recours, qui réclamaient que la candidature d'Andry Rajoelina soit déclarée invalide "pour défaut de nationalité malgache".

Fin juin, des informations divulguées dans la presse ont dévoilé que le président a été naturalisé français en catimini en 2014, provoquant une polémique dans le pays. Selon le code de la nationalité malgache, il aurait dû être privé de sa nationalité malgache. Et sans cette nationalité, il ne peut ni diriger le pays, ni être candidat à une élection.

Mais la justice, dans une décision publiée tard le samedi, a jugé "irrecevables" les recours dans ce sens déposés en septembre par trois partis d'opposition. Et Andry Rajoelina a cessé d'exercer le pouvoir au cours du weekend, comme prévu par la Constitution en temps de campagne.

Le président du Sénat, qui devait assurer l'intérim, a toutefois invoqué des "raisons personnelles" et laissé les rênes à un "gouvernement collégial" mené par le Premier ministre, M.Christian Ntsay, proche de Rajoelina.

Selon l'opposant et candidat Siteny Randrianasoloniaiko, qui s'est dit "inquiet pour la démocratie à Madagascar", le président du Sénat "a subi des pressions".

"On ne peut pas avoir confiance en la neutralité de ce gouvernement collégial", a renchéri un représentant d'un autre parti d'opposition, Alain Désiré Rasambany.

Madagascar compte parmi les pays les plus pauvres de la planète et près de 80% de la population vit avec moins de 1,80 euro par jour.

La vie politique est rythmée par l’instabilité créée par les luttes pour la conquête du pouvoir. Rares sont les présidents qui parviennent au bout de leur mandat du fait des coups d’État ou des motions de défiance du Parlement.


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