Plus de 50 000 migrants morts ou disparus dans le monde depuis 2014 / Photo: Reuters (Reuters)

Pour cette agence onusienne chargée de l’immigration, si ce chiffre "est emblématique de la crise persistante de la migration non sécurisée dans le monde, ces décès ne représentent qu’une fraction du véritable chiffre total". Aucun État ne publie actuellement de chiffres sur les décès de migrants ou exilés en quête de sécurité. "Sur les 51 194 personnes enregistrées dans la base de données du Projet Migrants disparus depuis 2014, plus de 30 000 personnes sont répertoriées avec une nationalité inconnue, non précisée ou présumée", a souligné l’OIM. Cela signifie que plus de 60% des personnes morts sur les routes migratoires ne sont toujours pas identifiées selon l’ONU.

Parmi les personnes dont le pays d’origine a été identifié, plus de 9000 étaient originaires d’Afrique africains, 6500 d’Asie et plus de 3000 d’Amérique. Sur les données compilées le 15 novembre 2022, les cinq premiers pays d’origine connus sont l’Afghanistan, le Myanmar, la Syrie, l’Ethiopie et le Mexique. Les itinéraires européens comptent le plus grand nombre et la plus grande proportion de personnes dont les corps n’ont pas été retrouvés, avec au moins 16 000 personnes disparues et présumées mortes en mer, sur les routes vers et en Europe. En clair : au moins une personne sur deux disparue sur les routes migratoires européennes n’a pas été retrouvée et n’a pas été identifiée. Alors que les plus de 25 000 décès documentés lors des traversées de la Méditerranée restent les itinéraires les plus meurtriers connus, toutes années confondues, l’augmentation de ces dernières années est en grande partie due aux nombreux décès sur la route Afrique de l’Ouest-Atlantique. Selon l’OIM, cette traversée maritime est empruntée principalement par les Africains de l’Ouest et du Nord qui tentent de rejoindre les îles Canaries en Espagne. "Sur toutes les routes maritimes vers l’Europe, les "naufrages invisibles" – dans lesquels aucune recherche et aucun sauvetage n’est effectué et aucune dépouille n’est jamais retrouvée – sont incroyablement difficiles à vérifier et, par conséquent, le nombre de décès sur ces routes est presque certainement sous-estimé", a précisé l’OIM. La route la plus meurtrière connue en Afrique est la traversée du désert du Sahara, avec plus de 5600 morts enregistrés depuis 2014, bien que d’autres rapports font état de beaucoup plus de disparitions par rapport à ce qui est enregistré. Face à ces données alarmantes, l’OIM note que les obligations découlant du droit international, y compris le droit à la vie, doivent être respectées à tout moment. Une façon de rappeler à la communauté internationale la nécessité de "travailler ensemble pour prévenir et réduire le nombre de décès supplémentaires".

AA