La police a fait preuve de violence lors des interpellations, comme ici à l'université de Columbia à New York le 30 avril 2024. / Photo: AA (AA)

Plus de 2 400 étudiants ont été arrêtés lors de manifestations pro-palestiniennes dans plus de 50 universités américaines depuis le 18 avril, selon un récent décompte de CNN.

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Citant des données policières et judiciaires, CNN a déclaré que depuis le 18 avril, la police et les forces de sécurité à travers les États-Unis ont arrêté plus de 2 400 étudiants lors de manifestations pro-palestiniennes dans plus de 50 universités.

La police a également appréhendé une cinquantaine de professeurs dont la majorité sont des sympathisants de la cause palestinienne, qui se montraient solidaires des étudiants dans leurs manifestations.

La police a souvent fait preuve de violence pour disperser les manifestants, d’après différents témoignages des victimes.

Selon le Dr Isaac Kamola, directeur du Centre pour la défense de la liberté académique de l’Association américaine des professeurs d’université, il ne s’agit que de la partie visible des pressions dont les enseignants d’université sont victimes.

“Vous ne voyez pas les moments plus subtils, où des professeurs sont exclus de l’enseignement, sanctionnés sans procédure régulière”, a-t-il déclaré. Il y a un effet dissuasif où les professeurs ne savent pas ce qu’ils peuvent et ne peuvent pas dire. Le problème est exacerbé, a-t-il dit, par le nombre croissant de membres du corps professoral non permanents qui “se sentent incroyablement vulnérables” à l’idée de prendre position publiquement sur une question controversée comme la guerre à Gaza.

Ces dernières années, les universités américaines ont subi une pression croissante des conservateurs et de donateurs qui les critiquent comme des bastions des mouvements de gauche et de l’anti-sémitisme.

De nombreux politiciens conservateurs et donateurs accusent les campus de tolérer ou d’encourager l’antisémitisme sous couvert des manifestations pro-palestiniennes.

Les administrations universitaires soutiennent, de leur côté, qu’elles permettent la liberté d’expression sur le campus tout en maintenant l’ordre et en assurant la sécurité des étudiants.

Pour autant, il est reproché à de nombreuses universités et écoles d’avoir eu recours à la police, aux suspensions et à d’autres mesures disciplinaires pour mettre fin aux manifestations.

Dans un communiqué de presse publié sur les réseaux sociaux, la branche de l'Association des professeurs de l'Université Columbia a condamné l'administration de l'université pour avoir demandé à la police de New York d'intervenir pour disperser les étudiants pro-palestiniens sur le campus.

Initiée par des étudiants de l’Université Columbia à New York, la vague de soutien à la cause palestinienne a gagné l’ensemble des États-Unis et même, notamment, le Canada, la France et le Royaume-Uni.

TRT Français et agences